La pauvreté des enfants dans les pays riches : l'Allemagne en question
27 mai 2008Dans la première économie européenne, le fossé se creuse entre les enfants défavorisés et ceux qui grandissent dans un environnement favorable. Le Fonds des Nations unies pour l'enfance a appelé hier les pouvoirs publics à réagir.
Le rapport reproche à l'Allemagne de ne pas faire du bien-être des enfants une priorité pour l'avenir de sa société. Il dénonce les carences du système éducatif : seul un bambin de moins de trois ans sur dix a une place en crèche. Elle pointe également les problèmes de santé, psychique ou psychologique liés à cette situation. Le sociologue berlinois Hans Bertram est l'un des auteurs de l'étude : « L'Unicef ne part pas du principe que le bien-être des enfants peut être défini seulement par la situation économique. Il considère que l'éducation, la santé, la sécurité de l'enfant, mais aussi sa relation avec ses parents, sont également des éléments importants ».
Il n'est donc pas question de simple confort matériel. Il s'agit d'un tout.
Ursula von der Leyen, ministre allemande de la Famille, et bien connue pour être elle-même mère de sept enfants, s'est exprimée à l'occasion de la présentation du rapport de l'Unicef : « Il s'agit avant tout des enfants qui grandissent dans une famille monoparentale. Ensuite viennent ceux qui vivent dans une famille nombreuse. Et en troisième position ce sont les enfants issus de l'immigration. Ce sont les trois groupes les plus touchés. Et nous devons toujours nous demander comment améliorer la situation globale en Allemagne, au-delà des questions de conjoncture et de la création d'emplois ».
La ministre propose notamment une allocation familiale échelonnée selon le nombre d'enfants. Il s'agit de prendre en considération l'augmentation des coûts fixes. Selon elle, un meilleur encadrement et la mise en place de l'école à plein temps sont également nécessaires. Effectivement les écoliers allemands n'ont cours en général que le matin.
Les inégalités sont aussi géographiques. Les seize nouveaux Länder de l'est et la ville de Brême sont clairement les plus touchés par le phénomène, tandis que la pauvreté infantile ou les risques d'en souffrir sont les plus bas dans les régions du sud de la Bavière ou du Baden-Württemberg.
La société à deux vitesses donc, cela concerne aussi les enfants.