La presse cherche des réponses à la crise migratoire
13 août 2018
Politique migratoire en Europe : le feuilleton continue. Les Etats membres cherchent toujours à se mettre d'accord sur des lignes politiques communes claires. Et c'est pour ça notamment qu'Angela Merkel était en Espagne pour rencontre le chef du gouvernement Pedro Sanchez samedi 11 août. Un pays où sont arrivées "23.000 personnes par la Méditerranée depuis janvier", raconte la Süddeutsche Zeitung. Un pays qui a aussi récemment signé un accord avec l'Allemagne. L'Espagne s'est en effet engagée à reprendre sur son sol les migrants arrivant en Allemagne déjà enregistré chez elle.
"Il faut maintenant une solution européenne", clame la Süddeutsche. "Qu'un groupe, avec l'Espagne, l'Allemagne, la France, la Suède et d'autres Etats prennent les choses en main, avec humanité, solidarité mais aussi de façon réaliste et efficace", dit le journal. Allusion à la Pologne ou la Hongrie qui ne veulent pas de migrants chez eux.
Coopération avec le Maroc
Concrètement, il faut "trouver un solution pour séparer asile et immigration", dit le Reutlinger General Anzeiger dans l'Ouest de l'Allemagne. "Réformer le système de Dublin qui ne fonctionne plus comme l'a dit la chancelière", ajoute la Süddeutsche Zeitung. La chancelière et Pedro Sanchez ont évoqué la solution de coopérer avec le Maroc. Pour faire simple, de l'argent en échange de frontières plus surveillées pour ce pays du Maghreb.
"La continuité de la politique d'externalisation", pour la Neue Osnabrücker Zeitung qui demande, sceptique, si "quelqu'un croit vraiment qu'on y gagnera en envoyant les gens mourir dans le désert plutôt qu'en mer ?". Autant de points dont il sera encore question à Salzburg en Autriche lors d'un sommet européen le 20 septembre prochain.
La crise économique qui divise la Turquie
Et puis dans la presse aujourd'hui aussi, la Turquie, dont le gouvernement annonçait ce matin des mesures pour soutenir sa monnaie qui s'effondre sur les cours. "La Turquie n'a pas fait les bonnes réformes quand elle le pouvait (...), les cours de sa monnaie s'effondrent, Erdogan s'immisce dans les décisions de la banque centrale", estime la Leipziger Volkszeitung.
Résultat sur place : "cette crise divise", écrit la Süddeusche. "Elle divise au sein même de la population turque, entre les différentes classes sociales" qui seront toutes perdantes pour le journal. Mais elle divise, elle éloigne aussi la Turquie de ses partenaires. Des Etats-Unis notamment comme le soulève encore la Süddeutsche Zeitung.
"Il faut se rapprocher de l'Europe", conseille la Allgemeine Zeitung. "Ces options sont sur la table. Erdogan sera en Russie en fin de semaine et à Berlin en septembre. Mais pour le moment, même le président turc ne semble pas savoir quel chemin il va prendre", conclut le journal.