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La pression internationale s’accroit sur la Syrie

7 août 2011

De plus en plus de voix s'élèvent, en occident comme dans le monde arabo-musulman, pour dénoncer la violente répression de l'opposition en Syrie. Le président al-Assad déclare lutter contre les « les hors-la-loi ».

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« Bienvenue ramadan, va t'en Bachar ». Message d'une manifestation au nord de la SyrieImage : PA/abaca

« Effusion de sang », « usage continu et sans discernement de la violence contre le peuple », « répression inacceptable » : les termes employés par la communauté internationale reflètent son inquiétude pour la population syrienne. Ces derniers jours, les condamnations se sont multipliées à travers le monde.

Vendredi soir, la Maison Blanche a fait savoir que Washington, Paris et Berlin condamnaient l'usage de la violence en Syrie. Lors d'entretiens téléphoniques, les dirigeants des trois pays ont évoqué de possibles mesures additionnelles pour augmenter la pression sur le régime syrien.

Syrien Hama Gewalt AMATEUR
L'armée syrienne a lancé une offensive sur la ville de HamaImage : AP Photo / SHAMSNN

Samedi, le secrétaire-général de l'ONU Ban Ki-moon s'est entretenu avec le président syrien Bachar al-Assad et lui a fait part de son inquiétude devant l'escalade de la violence et le nombre de morts ces derniers jours. Ban Ki-Moon lui a « demandé expressément au président de mettre fin immédiatement à l'utilisation des militaires contre les populations civiles ».

Dimanche, c'est le chef de l'Eglise catholique, le pape Benoît XVI, qui a lancé à Rome « un appel pressant aux autorités et à la population pour rétablir au plus vite la coexistence pacifique et répondre de manière adéquate aux aspirations légitimes des citoyens, dans le respect de leur dignité et au bénéfice de la stabilité régionale ».

Condamnations dans le monde arabo-musulman

Mais les condamnations ne proviennent pas seulement des pays occidentaux. La Turquie, qui a accueilli plus de 10.000 réfugiés syriens depuis le mois d'avril, a de son côté dénoncé une « répression inacceptable ». Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé samedi soir que le chef de la diplomatie Ahmet Davutoglu se rendrait en Syrie mardi prochain :

« Nous sommes à bout de patience, c'est pourquoi je vais envoyer le ministre turc des Affaires étrangères en Syrie pour avoir là-bas tous les entretiens nécessaires. Il transmettra clairement nos messages et c'est en fonction de leur réponse que nous déterminerons la marche à suivre. »

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La population réclame depuis des mois le départ du président Bachar al-AssadImage : picture alliance/dpa

Dans un communiqué, le Conseil de coopération du Golfe, qui regroupe l'Arabie saoudite, le Koweït, Bahreïn, les Emirats arabes unis, Oman et le Qatar, a exigé samedi la fin de « l'effusion de sang » dans le pays et a appelé « à la raison et à l'introduction de réformes sérieuses et nécessaires protégeant les droits et la dignité du peuple et répondant à leurs aspirations ».

La Ligue arabe a elle aussi réagi et publié son premier communiqué officiel sur la répression en Syrie. Le secrétaire général de l'organisation, Nabil al-Arabi, y « appelle les autorités syriennes à mettre fin immédiatement à tous les actes de violence et aux campagnes sécuritaires contre les civils ».

Bachar al-Assad juge l'intervention de l'armée légitime

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Pour Bachar al-Assad, l'Etat doit agir contre les hors-la-loiImage : dapd

Sur le terrain, l'armée syrienne a continué ses opérations dans plusieurs villes du pays tout au long du week-end, notamment à Hama et Daïr az Zour. Selon le président Bachar al-Assad, les actions des forces de sécurité sont justifiées :

« Agir face aux hors-la-loi qui coupent les routes, ferment les villes et terrorisent la population est un devoir pour l'Etat, qui doit défendre la sécurité et protéger la vie des citoyens ».


Faisant fi des critiques internationales, le président syrien a assuré, lors d'un entretien avec le ministre libanais des Affaires étrangères Adnane Mansour dimanche, que son pays « avançait sur la voie des réformes d'un pas assuré ».

Auteur : Aude Gensbittel, avec AFP, reuters
Edition : Moulay Abdel Aziz