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Réforme de la CEI, les Ivoiriens devront attendre

Julien Adayé
6 septembre 2018

L’opposition ivoirienne dénonce la composition de la Commission électorale indépendante, la CEI. Elle s'y considère insuffisamment représentée et espérait une réforme qu'il faudra encore attendre.

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Elfenbeinküste - Präsident Ouattara
Image : picture-alliance/MAXPPP

C’est pourquoi la volonté du président ivoirien de réformer la Commission électorale indépendante avant les prochaines échéances électorales avait suscité un espoir. Un espoir très vite déçu. 

 "Comme le recommande la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, j’ai instruit le gouvernement à l’effet de réexaminer la composition de la Commission électorale indépendante et je souhaite en effet que les prochaines élections soient inclusives et sans violence." C’est en ces termes que le président ivoirien s’est adressé le 6 août dernier à la nation. Saisissant le message au bond, le parti de l’ancien président Henri Konan Bédié, le PDCI, qui s’est retiré de la coalition au pouvoir, le RHDP, a demandé le report des élections locales prévues le 13 octobre.
 Mais contre toute attente, Alassane Ouattara a annoncé mercredi (5 septembre) que le réexamen de la composition de la Commission électorale indépendante (CEI) dont il parlait concerne uniquement les élections de 2020. 

Joël N’Guessan, vice-président et ancien porte-parole du RDR, justifie la volte-face de son mentor par sa volonté de respecter le délai constitutionnel en la matière. Selon lui "il faut retenir du président Alassane Ouattara une volonté farouche de respecter les délais constitutionnels en ce qui concerne les élections. Il sait très bien qu’à partir du 13 octobre, les conseils municipaux et régionaux seront forclos selon la constitution et il ne veut pas créer les conditions de cette forclusion. Comme réformer la CEI aujourd’hui, avant la date du 13 octobre ? Ce serait un travail de titan alors il dit non, on maintient les élections. Et on va reformer la CEI pour 2020."

Pour "l'indépendance" de la CEI

Contacté par la DW, le FPI de Pascal Affi N’guessan n’a pas souhaité se prononcer. Même chose au PDCI. Pourtant, selon Doumbia Yacouba, du Mouvement des droits humains (MIDH), la réforme de la CEI s’impose si l’on veut avoir des élections apaisées. Il revient sur les propositions de la société civile. "Il faut reformer la CEI de telle sorte que cet organe devienne totalement indépendant. Indépendant des acteurs politiques, indépendant des influences financières, une commission électorale indépendante qui prend donc ses décisions avec l’ensemble de ses membres. A l’actuelle CEI, l’indépendance ne peut pas être assurée parce que justement la composition est faite à partir des partis politiques qui désignent leurs représentants et certaines administrations. Et nous, en tant que société civile, nous avons donc suggéré que la CEI soit composée d’experts qui connaissent les sujets électoraux’’ estime Doumbia Yacouba.

L’actuelle CEI est composée de 17 membres dont quatre représentants des institutions, trois de la société civile, quatre représentants du parti au pouvoir et quatre de l’opposition. 

Si l’élection locale n’est pas reportée, c’est presque l’ensemble de l’opposition qui pourrait boycotter le scrutin et être une nouvelle fois absente du jeu démocratique.