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La répression se poursuit en Syrie

9 mai 2011

Les journaux reviennent sur la répression des manifestants en Syrie et sur les nouvelles violences entre musulmans et chrétiens en Egypte le week-end dernier.

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Fin avril déjà, le régime syrien avait envoyé des chars à DeraaImage : picture alliance / dpa

Dans sa fureur aveugle contre les manifestations, le régime totalitaire du président Bachar al-Assad a recours à des moyens extrêmes, écrit die Welt. Le dictateur donne l'ordre de tirer sur cette même population qui l'a accueilli il y a dix ans comme un chef d'Etat moderne et porteur d'espoir. La solution serait pourtant si simple : l'opposition réclame le droit de manifester, la libération des prisonniers politiques, le pluralisme politique et l'organisation d'élections libres d'ici six mois. Bachar al-Assad pourrait faire la fierté de la Syrie d'aujourd'hui s'il la menait de la dictature à la démocratie. Mais pour l'instant, il fait la honte de son pays.

Syrien Präsident Bashar Assad 24.04.2011
Le président Bachar al-Assad refuse d'accèder aux demandes de l'oppositionImage : picture-alliance/dpa

Le dirigeant syrien ne pense même pas à satisfaire la volonté du peuple, renchérit la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Au lieu d'accorder liberté et participation politique, il envoie des chars pour écraser les manifestations. Cette méthode va peut-être encore fonctionner un certain temps, mais quand la population ne se laisse plus intimider malgré le danger de mort, alors cela signifie que les jours du régime sont comptés. Toutefois, le chemin vers la démocratie et la modernité n'est pas sans tensions et sans rechutes. En Egypte, depuis la chute du président Moubarak, des violences répétées ont lieu entre la minorité copte et des musulmans radicaux. La fin de la stabilité à la Moubarak a elle aussi un prix. Mais qui va le payer ?

Ägypten Gewalt zwischen Christen und Moslems in Kairo
Les coptes du Caire ont manifesté contre les violences interconfessionnellesImage : dapd

Entre les chrétiens coptes et les musulmans radicaux grandit une haine qui pourrait bientôt menacer l'ordre intérieur du pays, estime le Tagesspiegel. Le mouvement salafiste, inspiré et financé par l'Arabie Saoudite, se fait particulièrement remarquer par son extrême intolérance et ses actes de violences, non seulement à l'encontre des chrétiens, mais aussi face aux musulmans modérés. Le gouvernement et l'armée ont pour la première fois annoncé une réponse ferme. Il serait grand temps.

Les salafistes sont une minorité, rappelle la Süddeutsche Zeitung, la majorité des Egyptiens ne partagent pas leurs idées. Mais ce sont eux qui crient le plus fort et qui influencent de plus en plus le débat sur la cohabitation des groupes religieux dans le pays. L'inaction du gouvernement, s'il elle s'explique par le populisme, n'en reste pas moins dangereuse pour l'Egypte.

Auteur : Aude Gensbittel
Edition : Christophe Lascombes