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La révolution islamique a 35 ans

Philippe Pognan11 février 2014

Le 11 février 1979, le guide de la révolution, l'Aytollah Khomeini prenait le pouvoir en Iran. Cette date a marqué la naissance de la République islamique d'Iran.

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Au centre: l'ayatollah KhomeiniImage : irancima

Petit rappel historique : vers la fin des années 70, l'Iran est un empire en déliquescence. Le régime autoritaire de Reza Pahlevi, au pouvoir depuis 1941,est de plus en plus contesté par la population. Alors que la Savak, la redoutable police politique renforce de jour en jour sa répression, une opposition d'inspiration religieuse chiite et populaire commence à prendre de l'ampleur. La propagande menée depuis l'étranger par un guide religieux, l'ayatollah Khomeini, tombe sur un terreau fertile en Iran.

Sous la pression de la rue

En décembre 1978, des millions d'Iraniens descendent dans les rues, participent à des grèves de grande ampleur pour exprimer leur lassitude de vivre sous un régime dictatorial. La contestation croissante, jointe à la perte de l'appui occidental, force finalement le Shah à abandonner le pouvoir et à partir en exil, le 16 janvier 1979. Un exil doré, mais agité. Atteint d'un cancer, il meurt un an plus tard en Egypte.

Ayatollah Khomeini - islamische Revolution
Manifestations contre le ShahImage : Getty Images/Afp/Gabriel Duval

Peu après le 1er février 1979, l'Ayatollah Khomeini rentre de son exil de Neauphle-Le-Château, près de Paris. À Téhéran, il est accueilli en triomphe. Le journaliste iranien Javad Talee se souvient très bien du retour de Khomeini. À l'époque, il était journaliste au quotidien « Keyhan » (L'Univers , en francais) et membre directeur du syndicat des journalistes iraniens.

« Deux à trois millions de personnes étaient dans les rues pour l'accueillir à son arrivée. Khomeini s'est rendu directement au grand cimetière central de Téhéran et là il a tenu un discours révélateur, lourd de menaces contre tous ceux qui ne soutiendraient pas la révolution »

Espoirs déçus

Schah Reza Pahlevi in Berlin
En visite à Berlin en mai 1967, le Shah Reza Pahlevi et son épouse FarahImage : AP

Mais en ce février 1979, une grande partie du peuple iranien ressent avant tout un sentiment de soulagement et d'espoir. L'Ayatollah Khomeini est désormais le nouvel homme fort de l'Iran. Les Iraniens sont libérés du Shah et de sa répression et aspirent à une nouvelle ère. Ils croient aussi aux promesses faites par Khomeini. Javad Talee :

« Tout au long de son séjour à Paris, il avait sans cesse promis qu'une fois au pouvoir en Iran, les droits de l'Homme seraient respectés, que le pays serait une démocratie, que les femmes ne seraient pas opprimées, que tous les partis, même ceux de gauche, les communistes seraient libres de s'exprimer. Mais dès son arrivée en Iran, les persécutions de tous ces groupes ont commencé ! »

Dans la soirée du 11 février, après quelques jours de remous au sein de l'armée que Khomeini réussit finalement à rallier à sa cause, l'Ayatollah est au pouvoir, il nomme un nouveau Premier ministre : Mehdi Bazargan. Les forces révolutionnaires prennent le contrôle des télévisions, radios et journaux. Ce 11 février marque alors le début de l'histoire de la République islamique d'Iran.

Bildergalerie Revolution 57 im Iran
Arrivée à Téhéran de KhomeiniImage : akairan.com

35 ans plus tard

Mardi (11.02.2014), dans un discours prononcé à l'occasion de ce 35ème anniversaire, le président iranien Hassan Rohani a dit vouloir des négociations justes et constructives avec les grandes puissance sur la question, très controversée, du nucléaire iranien. Il a également réaffirmé qu'il n'était pas question, pour Téhéran, d'abandonner son programme nucléaire.