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La recherche sur le paludisme sujet d'une conférence à Dakar

Carole Assignon
16 avril 2018

Près de 3000 experts sont attendus dans la capitale sénégalaise jusqu'à dimanche. Au programme notamment : discussions autour du vaccin expérimental dont les tests vont débuter sur le continent.

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Multiresistente Tuberkulose in der Ukraine
Image : DW

"Nous avons un gros challenge pour développer un vaccin efficace" - (Docteur Hermann Sorgho)

Dakar abrite, depuis ce dimanche 15 avril et jusqu'à vendredi, la 7ème édition de la conférence de l'Initiative multilatérale sur le paludisme. Une conférence panafricaine sur le paludisme, où sont attendus plus de 3.000 experts. Une conférence, alors qu'à partir de cette année, le Mosquirix, le vaccin expérimental le plus avancé du monde contre le paludisme, fera l'objet d'une campagne de vaccination. Si les tests s'avèrent concluant, l'OMS entend bien vacciner au minimum 360.000 enfants dans trois pays d'Afrique subsaharienne d'ici 2020.

Pour la Deutsche Welle (DW), le Docteur Hermann Sorgho, spécialisé en parasitologie à l'Institut national de recherche en sciences de la santé au Burkina-Faso revient sur ce vaccin. C'est lui qui a coordonné la mise en œuvre des tests. 

Docteur Hermann Sorgho : L'OMS a suggéré qu'on fasse une mise en oeuvre pilote dans exactement trois pays : le Ghana, le Kenya et le Malawi. Le vaccin doit donc être mis en oeuvre là-bas de façon pilote pendant deux ans. Après cela nous envisagerons la mise en oeuvre dans tous les pays endémiques du paludisme.

DW : On a l'impression que la recherche sur le paludisme prend beaucoup de temps, alors que la maladie continue à faire des victimes. On estime à 445 000 le nombre de décès en 2016. Comment expliquer cette lenteur de la recherche sur le paludisme ?

Docteur Hermann Sorgho : C'est multifactoriel. À la différence des maladies virales, où on a réussi avec le temps à développer des vaccins très rapidement, le paludisme est un parasite. Il a évolué avec l'être humain. L'organisme a des difficultés pour monter une réponse immunitaire adéquate. Nous avons un gros challenge pour développer un vaccin efficace. Et puis il y aussi la question économique.

Mücke Malaria
Image : picture-alliance/dpa/P. Pleul

DW : Un autre grand problème est celui de la résistance aux antipaludiques et aux insecticides. Les parasites sont de plus en plus résistants ...

Docteur Hermann Sorgho : Toute molécule que l'on met en contact avec un parasite induit, sur le long terme, une certaine résistance. Et de temps en temps, les gens ne finissent pas les traitements. On aboutit donc à des sous-dosages. Et le sous-dosage conduit, avec le temps, à un développement de résistances. L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a anticipé, dès que les premiers cas sont apparus, pour que tous les pays mettent en oeuvre des mécanismes de contention du phénomène de résistance. On est en train de développer de nouvelles molécules antipaludiques. Tous les insecticides qu'on utilise aujourd'hui contre les moustiques qui transmettent le paludisme sont à base de molécules qu'on utilise aussi en agriculture. On a donc une utilisation à grande échelle, ce qui induit forcément le développement de résistances de toutes ces molécules.

 

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DW Französisch Carole Assignon
Carole Assignon Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_afrique