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La retraite à 67 ans

Anne Le Touzé16 juin 2006

Pendant que les électeurs allemands sont suspendus à leurs postes de télévision pour voir les joueurs du Mondial courir derrière le ballon rond, le gouvernement, lui, ne chôme pas. Cette semaine, la grande coalition a entériné plusieurs réformes sensibles, dont l’augmentation de la TVA - qui vient d’être adoptée par la chambre haute du Parlement – et l’allongement de l’âge la retraite, un allongement décidé contre l’avis des experts. C’est d’abord sur ce point que la presse allemande revient dans ses commentaires – peu nombreux au demeurant étant donnée l’actualité sportive…

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Les retraités des bancs publics? Bientôt de l'histoire ancienne pour les moins de 67 ans.
Les retraités des bancs publics? Bientôt de l'histoire ancienne pour les moins de 67 ans.Image : AP

D’abord la Neues Deutschland, qui s’indigne des projets sociaux de la grande coalition. Ce n’est un secret pour personne: les plus de 50 ans ont de plus en plus de mal à conserver leur emploi, alors pour ce qui est d’en trouver un nouveau… Et il n’est pas difficile de calculer que la « retraite à 67 ans » ne conjure pas le risque de pauvreté, mais qu’elle renforce la précarité des personnes âgées. C’est cela qui figure noir sur blanc dans le rapport d’expert. Mais le gouvernement tient dur comme fer à son projet. C’est notamment la raison pour laquelle l’avis des experts ne compte pas, conclut le journal.

Le Tagesspiegel s’arrête sur la réforme fiscale prévue par la grande coalition. D’un côté, l’augmentation de la TVA, de l’autre une baisse des impôts pour les grandes entreprises… ceci peut paraître contradictoire. Le principe est pourtant clair : une fiscalité allégée pour les entreprises mais renforcée pour les consommateurs. La mondialisation ne laisse aucune autre option, explique le journal, que d’essayer d’attirer les capitaux mobiles avec des allègements fiscaux aux dépens des contribuables privés, qui eux, sont par essence immobiles. Une évolution qui peut paraître lamentable, mais qu’aucun syndicat ni aile gauche du SPD n’est en mesure de changer.

C’est l’avenir de l’Etat social qui intéresse enfin la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Dans une interview, le président de la Cour constitutionnelle explique que le principe de l’Etat social laisse au législateur une marge de manœuvre assez large. Le législateur peut adapter l’Etat social aux nouvelles données socio-économiques et même le démanteler, tant qu’il reste dans le cadre constitutionnel. La loi fondamentale en effet n’interdit pas le démantèlement de l’Etat social.