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La spirale de la violence en Centrafrique

Eric Topona14 mai 2014

Alors que se met en place le dispositif de la force européenne Eufor, les violences continuent en Centrafrique. Dernière illustration, l'assassinat mardi de Camille Lepage, une photojournaliste française.

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La photojournaliste Camille Lepage a été tuée en reportage en Centrafrique
La photojournaliste Camille Lepage a été tuée en reportage en CentrafriqueImage : FRED DUFOUR/AFP/Getty Images

Le corps sans vie de Camille Lepage a été retrouvé à Bouar, une ville située à 450 km au nord-ouest de Bangui, près de la frontière camerounaise. Sa dépouille se trouvait derrière un pick-up et a été découverte par une patrouille de soldats français de l'opération Sangaris'. Selon nos informations, le pick-up était conduit par des miliciens anti-balaka. Nous ne disposons pour l'heure d'aucune information sur les raisons et les circonstances exactes de la mort de notre consœur.

Le poulet vaut plus qu'un Centrafricain

La mort de Camille Lepage vient ajouter une nouvelle victime à la liste des journalistes tués dans ce pays. Début mai, deux journalistes centrafricains avaient eux aussi été assassinés. Une situation que vivent dans la résignation de nombreux professionnels de l'information, comme en témoigne ce journaliste qui a requis l'anonymat:

Les journalistes centrafricains craignent pour leur vie en faisant leur travail
Les journalistes centrafricains craignent pour leur vie en faisant leur travailImage : SIA KAMBOU/AFP/Getty Images

«Il suffit de critiquer un peu, et ta vie est en danger. On est en insécurité permanente. Le poulet vaut plus qu'un Centrafricain. Parce que le poulet au moins on le paie, mais les Centrafricains c'est pire. Il n'y a pas de justice, il n'existe pas d'appareil répressif de l'Etat capable d'amener les auteurs d'exactions, les criminels, devant les tribunaux. On est voué à notre triste sort.»

Treize personnes brûlées vives à Dikissou

La situation est délétère en Centrafrique. Treize personnes ont été brûlées vives mardi à Dikissou, dans l'extrême nord du pays, non loin de la frontière tchadienne. Susanne Kruza a joint Mgr Nestor Désiré Nongo-Aziagbia, l'évêque de Bossangoa. Il ne comprend toujours pas la persistance de cette insécurité:

«La République centrafricaine à l'état actuel, c'est une prison à ciel ouvert où les gens ne jouissent pas de leurs droits fondamentaux, de leur liberté de parole contrôlée dans une certaine mesure. Alors, quelles sont les dispositions qui sont prises pour le désarmement de ces éléments nuisibles, conformément aux résolutions des Nations-Unies ? C'est la question que tout le monde se pose dans ce pays. Actuellement, il n'y a pas de réponses.»

Dans la perspective du prochain déploiement de l'Eufor-RCA prévu le mois prochain, la ville de Larissa, en Grèce, a été choisie par l'Union européenne comme centre de commandement de l'opération qui vise à assurer une mission d'interposition en République Centrafricaine.