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La Syrie livrée à elle-même

10 février 2012

Ces derniers jours, les affrontements les plus meurtriers ont eu lieu à Homs, l’un des bastions de la contestation contre le régime de Bachar al-Assad. Mais à Damas aussi, la capitale, la tension reste palpable.

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Avocat et poète, Ghazwan Hadj-Issa, dans le camp de réfugiés syriens de BoynuyogunImage : Marine Olivesi

Damas, une métropole de près de deux millions d'habitants. Malgré le soleil qui brille, les rues sont presque vides. Seuls quelques voitures et des taxis s'aventurent dans les rues de la capitale syrienne. Le vendredi, c’est jour de prière, les seuls attroupements visibles sont ceux aux abords des mosquées. Des centaines de membres des forces de sécurité ont été mobilisés, armés de matraques, et souvent de kalachnikovs. Impossible de distinguer les soldats des policiers ou des miliciens : la plupart sont en civil.

Syrien Homs Kämpfe
Des chars "défensifs" ?Image : AP

Selon la version officielle, les tireurs d’élite postés sur les toits sont là pour garantir la sécurité des fidèles qui vont prier, contre les "terroristes", c’est-à-dire les opposants au régime. Ce policier explique que les armes ne sont là ... « qu'à des fins défensives, bien sûr. Si quelqu’un nous vise, oui, on réplique. Mais on n’a pas le droit d’ouvrir le feu. »

Un militant de l’opposition accepte de témoigner, à condition que sa voix soit modifiée. Il fait partie d’un comité de coordination locale. Il affirme que la police tire au moindre slogan hostile au régime :

Syrien Homs Kämpfe
Des victimes par milliers, à Homs et dans plusieurs régions du paysImage : picture-alliance/dpa

« S’il y a des blessés ou des morts, on essaie de les emmener. Nous avons des médecins dans notre camp, qui ont installé une station d’urgence dans des maisons privées. Si on laisse les blessés derrière nous, les forces de sécurité les interrogent, leur extorquent les noms de nos camarades. Et à la fin, elles leur font signer un papier comme quoi ce sont des terroristes qui leur auraient tiré dessus, ou des manifestants en armes. »

Le régime parle de propagande orchestrée depuis l’étranger. La Russie, qui refuse toujours toute résolution onusienne, accuse désormais l’Occident d’avoir favorisé les effusions de sang en soutenant l’opposition. Dimanche, les ministres arabes des Affaires étrangères vont étudier une proposition d'envoi en Syrie d'une mission commune de la Ligue arabe et des Nations unies. Selon l’ONU, la répression, qui se poursuit depuis près d’un an, aurait déjà fait près de 6.000 morts, en majorité des civils.

Ecoutez à ce propos (ci-dessous) l'appel lancé par les opposants syriens en exil en Allemagne.

Auteurs : Björn Blaschke et Sandrine Blanchard
Edition : Konstanze von Kotze

Syrien/Berlin - MP3-Stereo