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Incertitude dans les régions anglophones du Cameroun

29 septembre 2017

Les deux régions anglophones du Cameroun vont annoncer leur indépendance le 1er octobre. En réaction, le gouvernement a déployé des milliers des forces de l'ordre pour traquer les leaders de la contestation.

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Nigeria Demonstration 8. Februar 2015
Image : picture-alliance/AP Photo/J. Kouam

'Les policiers nous demandent le drapeau d'Ambazonie...' Debong Ignatius - MP3-Stereo

A moins de deux jours d'une proclamation symbolique de l'indépendance de deux régions anglophones, au nord-ouest et au sud-ouest du pays,  la situation est de plus en plus tendue.
Au moins 700 personnes, principalement des jeunes, ont attaqué cette semaine des postes de police et des infrastructures étatiques à Ekok, au sud-ouest, à la frontière avec le Nigeria. Les manifestants disent qu'ils se préparent déjà pour leur nouvel Etat, l'Ambazonia, qui sera officiellement proclamé le 1er octobre. 

Les manifestants ont par la suite voulu traverser la frontière pour informer les autorités nigérianes de ce nouvel Etat. Mais les services nigérians de l’immigration les en ont empêché.

 

La traque des leaders contestataires

Kamerun Selbstmordattentat in Kolofate
Image : Getty Images/AFP/Stringer

Les forces de l'ordre se sont largement déployées dans les régions du nord-ouest et sud-ouest pour arrêter  les leaders des mouvements de contestation anglophone, qui sont à l'origine de l'appel au séparatisme. Debong Ignatius, un habitant d’Ekok, une localité proche de la frontiere nigériane fustige la maniere dont les forces de l'ordre se sont comportées :

"Les hommes en tenue, les policiers, ont encerclé le quartier et sont entrés dans les maisons", raconte-t-il. "Ils vous demandent de sortir le drapeau de l'Ambazonie. Je ne crois pas que ce soit le rôle des des policiers de faire ce genre de travail en ce moment", estime Debong Ignatius, pour qui cela "excerbe encore la situation".

 

Les mesures drastiques en vigueur

Au-delà de la traque des leaders contestataires, les autorités ont interdit tout rassemblement de plus de quatre personnes dans le sud-ouest. Au nord-ouest, le couvre-feu est même déjà décrété. De leur côté, les activistes des droits humains se disent déterminés "à tout affronter". "C'est la guerre psychologique, les personnes sont vraiment terrifiées", confie Fuh Calistus Gentru, un des leaders de la société civile à Ekok. "Les gens sont pris en otage sur la base de faux espoirs. Nous avons essayé de leur montrer que l'Etat doit assurer les droits humains fondamentaux et nous avons aussi fait la désintoxication du peuple par rapport à des fausses promesses", explique-t-il en détails. 


Les séparatistes anglophones veulent proclamer symboliquement leur indépendance ce dimanche 1er octobre. Une date qui n'a pas été fixée au hasard puisqu'il s'agit du jour anniversaire de la réunification officielle des parties anglophones et francophones du Cameroun, le 1er octobre 1961, qui marque la création de la République fédérale du Cameroun.