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La tension remonte entre la Géorgie et la Russie

12 août 2010

Deux ans après la guerre entre la Russie et la Géorgie, le Kremlin déploie des missiles intercepteurs en Abkhazie ainsi que d'autres systèmes de défense aérienne en Ossétie du Sud. La Géorgie parle de provocation.

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La Géorgie cherche à se rapprocher de l'Europe occidentaleImage : AP

C’est après la chute de l’Union Soviétique en 1991 que la Géorgie, ancienne République de l'URSS, retrouve son indépendance. Les provinces d’Ossétie du Sud et d’Abkhazie aspirent alors pour leur part, à l’indépendance face à Tbilissi, la capitale géorgienne. Une guerre éclate en 1992 entre ces deux régions séparatistes et la Géorgie. Les Russes soutiennent l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie. L’armée géorgienne est battue mais, sur la scène internationale, seule la Russie reconnait l’indépendance proclamée par les deux régions. Finalement depuis les années 1990, ce conflit n’a jamais été réellement résolu et c'est ce qui permet de comprendre la guerre de 2008 entre les deux pays.

Abchasien Gali Russische Friedenstruppe Panzer
La communauté internationale redoute un retour à la violence dans la régionImage : cc- by:FieldReports

En 2004, le président géorgien Saakachvili fait de la réintégration de ces territoires séparatistes au territoire géorgien son cheval de bataille. Par ailleurs pro-occidental, il espère faire entrer la Géorgie dans l’OTAN. En avril 2008, l’organisation transatlantique promet même à la Géorgie - sans donner toutefois d’échéance précise- qu’elle fera un jour partie de l’Alliance.

Moscou qui redoute une perte d’influence dans la région, répond en établissant des liens officiels avec l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud notamment en distribuant des passeports russes aux Abkhazes et aux Ossètes du sud. C’est finalement la Géorgie qui passe à l’assaut.

La guerre ne dure que quelques jours et fait une centaine de morts. Le président français Nicolas Sarkozy, qui préside alors l’Union Européenne, établit et fait adopter par les deux parties un plan de paix en six points.

L’un des points implique que les forces militaires russes doivent se retirer sur les lignes antérieures au déclenchement des hostilités. En d’autres termes les troupes russes doivent quitter l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud.

Georgien Saakaschwili trifft Handelsleute
Le président géorgien M.SaakachviliImage : AP

Et nous voilà donc au problème actuel qui se pose avec le déploiement russe. Officiellement les Russes affirment que les dispositifs mis en place n'ont qu'un rôle dissuasif pour « prévenir la violation » des frontières ossètes et abkhazes en cas d'intrusion dans leur espace aérien. Le gouvernement géorgien a aussitôt accusé le Kremlin de se comporter de plus en plus comme une "puissance occupante".

La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton condamne la construction de bases militaires russes dans les deux régions séparatistes et réaffirme le soutien de Washington à Tbilissi. En Europe également, les appels au respect du cessez-le-feu de 2008 se multiplient.

Auteur: Sylvie Ernoult
Edition: Sandrine Blanchard