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La Turquie sur la voie de la démocratie ?

26 février 2010

Les journaux allemands reviennent notamment sur la vague d’arrestations de hauts responsables militaires en Turquie. Ankara les soupçonne d’avoir projeté de renverser le gouvernement en 2003.

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Une rencontre au sommet a eu lieu jeudi à Ankara entre l'armée et le gouvernement : le président turc Abdullah Gül et le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan ont rencontré le chef de l'état-major de l'armée, le général Ilker Basbug.Image : AP

Les temps ont bien changé depuis le renversement du Premier ministre islamique Necmettin Erbakan par l'armée en 1997, note le Kölner Stadt-Anzeiger. Avec l'actuel chef du gouvernement Recep Tayyip Erdogan, les militaires se sont déjà plusieurs fois cassé les dents. Leur tentative d'empêcher Abdullah Gül, un proche compagnon du Premier ministre, d'accéder au poste de président a non seulement échoué, mais elle a aussi mené à la réélection triomphale d'Erdogan en 2007. L'année suivante, la procédure judiciaire instiguée par les généraux pour interdire le parti islamique modéré au pouvoir, l'AKP, a elle aussi échoué. Cela montre que la Turquie fait des progrès sur le chemin de la démocratie.

Recep Tayyip Erdogan
Le Premier ministre turc a averti l'armée que personne n'était au dessus des lois. "Ceux qui préparent des plans en secret pour écraser la volonté du peuple doivent se rendre compte qu'à partir de maintenant, ils devront affronter la justice", a déclaré vendredi Recep Tayyip Erdogan.Image : AP

De son côté, la Frankurfter Allgemeine Zeitung émet des doutes : est-il vraiment concevable que presque tous les hauts gradés de l'armée aient été impliqués dans un complot contre le gouvernement ? Remettre les militaires à leur place de cette façon n'est pas une victoire de la démocratie. Depuis des années, les anciennes élites et le gouvernement islamique se livrent une lutte acharnée par le biais de la justice : ici une procédure d'interdiction de l'AKP, là la mise à jour d'un soi-disant gigantesque complot. La Turquie est un pays profondément divisé et encore loin de la démocratie.

Zollitsch / Bischofskonferenz / Freiburg
Lors de la conférence des évêques à Fribourg, l'archevêque Robert Zollitsch a demandé pardon à toutes les victimes d'abus sexuels perpétrés dans les institutions catholiques.Image : AP

Le journal die Welt se penche sur la conférence des évêques d'Allemagne, qui était largement consacrée au scandale des abus sexuels dans des écoles catholiques. Par rapport à ce qu'on attendait de cette conférence, les résultats peuvent décevoir, écrit le journal. Un représentant spécial, une ligne téléphonique pour les victimes et une nouvelle commission d'experts ne représentent pas à eux seuls la solution au problème des abus sexuels commis par le clergé. Pourtant un signal important a été lancé lors de la conférence. L'archevêque Robert Zollitsch n'a pas seulement exigé l'éclaircissement de tous les cas d'abus sexuels, il ne s'est pas contenté d'excuses faciles, mais il a demandé pardon à toutes les victimes et il a souligné l'importance de la coopération avec la justice.

La Berliner Zeitung estime quant à elle que l'Eglise catholique ne doit pas seulement revoir ses directives quant à la façon de traiter les abus sexuels, elle a besoin d'une réforme des ses bases théologiques et juridiques. Mais cela, Robert Zollitsch n'en parle pas. Il s'excuse, et veut laisser les choses telles qu'elles sont.

Auteur : Aude Gensbittel

Edition : Sandrine Blanchard