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La victoire désenchantant...

Christophe LASCOMBES19 septembre 2005

Après le suspense de la soirée électorale d’hier, la presse allemande reflète parfaitement le climat d’incertitude générale qui règne dans le pays sur la question de savoir qui va diriger l’Allemagne.

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Sens dessus-dessous, tel est l'état de l'Allemagne et des deux candidats après le résultat des élections d'hier
Sens dessus-dessous, tel est l'état de l'Allemagne et des deux candidats après le résultat des élections d'hierImage : dpa

La Tageszeitung de Berlin explique ainsi la faiblesse du résultat des conservateurs : Angela Merkel a voulu abandonner le modèle du capitalisme rhénan au profit d’un capitalisme à la Thatcher. Le problème c’est qu’elle a oublié que le capitalisme rhénan n’est pas une invention socialiste, mais bien conservatrice.

Pour la Stuttgarter Zeitung, l’issue surprenante de ce scrutin n’a pas seulement généré une onde de choc au sein des deux grands partis populaires, elle touche également l’économie allemande. C’est tout le contraire d’un renouveau.

Le renouveau de l’Allemagne, ce n’est pas la grande coalition que certains envisagent qui l’apportera, critique la Westdeutsche Allgemeine. Les divergences entre conservateurs et sociaux-démocrates sont trop marquées pour pouvoir élaborer une politique unique donnant la priorité au travail.

Seulement voilà, le peuple est déchiré, explique la Frankfurter Rundschau qui relève que ce vote des électeurs reflète la dualité qui règne dans les esprits. Oui au changement, mais conservons quand même le plus d’acquis possibles. On peut douter qu’un gouvernement formé sous des auspices aussi fragiles puisse tenir l’espace d’une législature. Mais le tribunal de Karlsruhe l’a amplement démontré cet été : jamais il n’a été aussi facile de provoquer de nouvelles élections en Allemagne.

Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, qu’on ne s’y trompe pas : le résultat sensationnel du parti libéral FDP n’exprime rien d’autre que la méfiance de la population envers les deux grands partis populaires. Il fallait empêcher SPD et CDU/CSU de s’allier et contraindre le FDP à respecter son alliance annoncée avec les conservateurs.

Die Welt constate que, au-delà des interrogations sur les constellations politiques possibles, les problèmes restent plus graves que jamais. Déficit budgétaire, crise économique globale et chômage de masse sont à la fois mission et légitimation pour un parti politique. L’Allemagne doit affronter de graves problèmes qui réclament des décisions lourdes de conséquences.

Pour la Süddeutsche Zeitung enfin, le nouveau gouvernement devra tenir la promesse sur laquelle a échoué l’ancien. Un gouvernement de centre-gauche va être remplacé par un gouvernement centriste. Désormais, en cas d’échec, c’est la politique centriste en tant que telle qui est en jeu, conclut le quotidien.