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La violence ne tombe pas du ciel

11 août 2011

Deux pays, deux révoltes que tout semble opposer. Les journaux reviennent à nouveau, ce jeudi, sur les émeutes dans les villes de Grande-Bretagne et sur la répression contres les manifestants en Syrie.

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A Salford, près de Manchester, le 10 aoûtImage : dapd

« Le Royaume des inégalités » titre die tageszeitung. La Grande-Bretagne brûle et le Premier ministre David Cameron parle de casseurs, de vandales, de pilleurs, qui n'ont de respect ni pour les lois, ni pour les principes moraux. Mais cette violence n'est pas tombée du ciel. Les travailleurs sociaux avaient mis en garde depuis longtemps contre le potentiel explosif de ces quartiers appauvris. Nulle part en Europe, la société de consommation est plus ancrée qu'en Angleterre, mais nulle part ailleurs on ne trouve autant de gens qui en sont exclus.

Auschreitung in Großbritanien David Cameron 11.08.2011
David Cameron est intervenu jeudi matin à la Chambre des communesImage : Dapd

La Frankfurter Rundschau s'attarde sur les déclarations du ministre allemand de l'Intérieur Hans-Peter Friedrich, qui ne voit aucune raison que de telles émeutes aient lieu en Allemagne. Et le journal de commenter : cela donne l'impression - et ce n'est pas la première fois - que les politiciens allemands sont passés à côté des évolutions sociales de ces dernières années.

En Allemagne aussi, les écarts de revenus et de richesse se sont agrandis. Et le marché du travail se révèle être une société à deux vitesses. Pour la Frankfurter Rundschau, ce qu'il faut souhaiter, ce n'est pas d'être épargné par les protestations, mais plutôt d'être touché par leur variante pacifique et politisée, à l'image de celle que nous vivons en ce moment en Espagne ou en Israël.

Syrien eingestellt 01.08.2011
Bachar al-Assad reste sourd à tous les appels à l'arrêt de la répressionImage : dapd

Dans la Süddeutsche Zeitung, on découvre une caricature intitulée « Le vocabulaire de Bachar al-Assad ». De la bouche du président syrien ne sortent pas des mots, mais un canon, encore fumant.

Et l'hebdomadaire Die Zeit de se demander : combien de temps va-t-il encore tenir ? Que possède Bachar al-Assad que n'avaient pas l'Egyptien Hosni Moubarak ou le Tunisien Zine el-Abidine Ben Ali ? Au-delà de l'armée, sa capacité de survie repose sur trois piliers : une société cloisonnée, les restes de l'économie syrienne, et les derniers amis dont il dispose, l'Iran en premier lieu.

Pour ce qui est de l'économie justement, Die Zeit rappelle que le pays a déjà fait l'expérience d'un embargo. Et si le système Assad semble bien s'éroder, il ne le fera pas en quelques jours, comme en Afrique du Nord, et peut-être même pas en quelques mois. L'alliance des isolés - Syrie et Iran - est plus solide que certains le pense en Occident.

Auteur : Sébastien Martineau
Edition : Konstanze von Kotze