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La visite de Merkel, une caution pour le régime Bouteflika ?

Mohamed Diop
17 septembre 2018

La visite d'Angela Merkel en Algerie centrée autour des questions migratoires et sécuritaires est aussi critiquée car elle cautionnerait l’immobilisme du président Bouteflika, au pouvoir depuis près de 20 ans.

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Angela Merkel mit Abdelaziz Bouteflika in Algerien
Image : picture-alliance/dpa

La rencontre entre Angela Merkel et Abdelaziz Bouteflika peut apparaître en effet comme une caution au régime algérien. Mais en fait, l’Allemagne ne veut pas s’ingérer dans la politique interne de l’Algérie.

Ce qui l'intéresse avant tout c'est la stabilité d'un pays important dans la région. "L’Allemagne se soucie de ce qui se passe en Algérie. Elle veut garder l’Algérie en tant que pays stable, vu que l’Algérie joue un rôle dans la géopolitique sécuritaire de la région face au problème libyen, au problème malien et face à toute la zone du Sahel", estime Rachid Ouaissa, professeur au Centre Moyen Orient à l’université de Marbourg en Allemagne. 

Le Sahel est une menace pour l’Europe 

"La zone du Sahel est devenue une menace, pas uniquement pour les pays du Maghreb mais également pour les pays européens, surtout avec les flux migratoires, les trafics d’armes et le trafic de drogue", explique pour sa part Fayçal Métaoui, journaliste du site en ligne TSA (Tout sur l’Algérie). 

L'objectif du déplacement de la chancelière en Algérie est de clarifier la question des pays maghrébins qualifiés de "sûrs".

Berlin souhaite en effet classer l'Algérie, la Tunisie et le Maroc comme des pays sûrs afin de pouvoir y renvoyer les demandeurs d'asile dont le dossier a été refusé. Les deux pays ont déjà discuté de cette question lors de la visite de l’ex-premier ministre algérien Abdelmalek Sellal à Berlin en janvier 2016.  

Algerien Besuch Bundeskanzlerin Merkel
Image : picture-alliance/dpa/M. Kappeler

Collaborer pour attirer plus d’investissements de Berlin

Pour Rachid Ouaissa, l’Algérie est en pleine crise économique en raison des chutes des prix du pétrole. Le pays a intérêt à collaborer avec l’Allemagne pour attirer plus d’investissements de Berlin.

"Si l’Algérie fait un peut d’effort pour reprendre ces refugiés, l’Allemagne va investir, surtout dans le domaine de l’armement parce qu’il y a une enveloppe paraît-t-il de 2.7 milliards de dollars qui est en préparation pour l’achat d’armes allemandes."

L’Algérie a aussi besoin de l’Allemagne sur d’autres secteurs, selon Faycal Métaoui : "L’Algérie demande à l’Allemagne de l’aider à faire un véritable transfert des technologies.  Elle demande aussi à l’Allemagne d’investir davantage - investissement directe - notamment dans le secteur des énergies renouvelables."

A l'image de l'action européenne orchestrée par Bruxelles, Berlin souhaite aussi étendre son contrôle de l'immigration au-delà de la Méditerranée, en passant des accords bilatéraux avec les pays d'Afrique du nord comme l'Algérie.