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La zone de libre-échange au menu à Addis

8 février 2019

Parmi les sujets à aborder lors du sommet de l'UA : la mise en place sur le continent de la plus grande zone de libre-échange au monde. Un projet dans les tuyaux depuis des années mais qui tarde à voir le jour.

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44 afrikanische Staaten unterschreiben Freihandelsabkommen in Kigali
Image : Reuters/J. Bizimana

"Nous créons des opportunités" (Albert Muchanga)

La plus grande zone de libre-échange au monde – c’est ce dont rêve l'Union africaine depuis 2012. Pour se faire, les pays du continent se sont dotés d’un mécanisme l’année dernière pour y arriver.

C’était le traité de la ZLEC, la Zone de libre-échange continentale, fruit de plusieurs années de négociations et signée par 44 pays, à Kigali au Rwanda.

Mais au moins 22 Etats doivent le ratifier pour que le traité entre en vigueur et jusqu’à présent, ils ne sont que 17 à l'avoir fait.

Dschibuti Einweihung Internationale Freihandelszone
Image : Getty Images/AFP/Y. Chiba

L'entrée en vigueur de l'accord revêt pourtant une importance capitale, selon Albert Muchanga, commissaire au commerce et à l'industrie de l'Union africaine.

"Nous créons des opportunités. Lorsque vous créez un marché plus vaste, vous créez des opportunités pour des investissements importants. Au moment où je vous parle, les membres de la diaspora africaine sont venus nous voir pour lancer le processus d'investissement qui va donc créer une augmentation de la production, ce qui à son tour, va accroître les opportunités d’emploi de nos enfants".

Le Nigeria hésite

Mais tous les pays ne partagent pas le même enthousiasme pour ce plan. La plus grande économie du continent, le Nigeria, hésite toujours à ratifier le traité.

Les autorités de Lagos redoutent en effet que cette zone de libre échange nuise aux entreprises nigérianes et au marché intérieur. Pourtant Jamie Macleod, expert au Centre de politique commerciale africaine, ne voit aucun danger à cela…

Mercato Addis Abeba Äthiopien
Image : DW/M. Gerth-Niculescu

"Par exemple, les Nigérians s'inquiétaient de la menace d'importations de pays tiers comme la Chine sur leurs marchés, déguisés en importations d'autres pays africains. Mais des produits comme ceux-là seraient exclus. Il existe également des recours commerciaux dans les accords et des dispositions pour qu’en cas de menace des importations pouvant nuire à la production nationale, il soit possible de faire appel à ces recours commerciaux. Il y a aussi des dispositions qui leur permettraient d’augmenter les droits de douane sur certains produits. Il existe des protections dans ce domaine."

 Commerce transfrontalier plus rentable

L'objectif à long terme de la ZLEC est d'accroître le commerce intra-africain qui demeure très faible. Le commerce transfrontalier devrait devenir plus simple et plus rentable et profiter aux petites et moyennes entreprises en particulier.

Selon les estimations de la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique (CEA), la ZLEC pourrait potentiellement augmenter de moitié le commerce intra-africain en éliminant les droits de douane à l'importation.

Une étape décisive a déjà été franchie en 2014, lorsque la Communauté des Etats de l'Afrique de l'est, la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) et le Marché commun de l'Afrique orientale et australe (Comesa) ont décidé de supprimer les barrières commerciales.