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L'adieu à la paix...

3 août 2012

Les journaux allemands reviennent aujourd'hui sur l'abandon, par Kofi Annan, de sa mission de médiation dans la crise syrienne, ainsi que sur le soutien ouvert de Barack Obama aux rebelles syriens.

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Kofi Annan jette l'éponge
Kofi Annan jette l'épongeImage : Reuters

C'est maintenant officiel, la CIA est chargée de fournir aux rebelles syriens des moyens de communication radio, des médicaments et de l'argent, annonce la Frankfurter Rundschau. L'Occident a trop longtemps hésité à aider matériellement l'opposition syrienne. Tant que Moscou, Pékin et Téhéran continuent de soutenir Damas, l'Occident doit aider l'opposition syrienne. Non seulement pour des raisons morales, mais aussi pour défendre ses propres intérêts.

Russland Putin Annan
Malgré ses affirmations, Moscou n'a rien fait pour la paix en SyrieImage : Reuters

Kofi Annan a fait ce qu'il a pu, constate die tageszeitung. S'il a pu apparaître parfois comme trop mou, il ne faudrait pas croire que l'émissaire des Nations Unies dans ce conflit ait jeté l'éponge trop tôt. Pendant les dix années passées à la tête des Nations Unies, il a suffisamment démontré sa ténacité, en Irak ou ailleurs. Cet échec est à l'évidence à porter au compte de la Russie, de la Chine et des Etats-Unis. Moscou et Pékin ont refusé d'exercer sur le régime syrien les pressions nécessaires à la mise en place du plan de paix. Et Washington, en armant les rebelles avec d'autres états sunnites, a sapé l'exigence de Kofi Annan de cessation des combats.

Croire désormais à une solution politique de la crise syrienne est désormais impossible, regrettte la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Le départ de ce négociateur charismatique sonne le glas de tout espoir de paix. Qui d'autre que cet ancien Secrétaire Général de l'ONU serait capable de faire cesser le bain de sang ? La dynamique de ce conflit a atteint une telle ampleur que tous les efforts diplomatiques paraissent vains. Avec plus de cent morts par jour en Syrie, qui peut encore croire à des entretiens constructifs, que ce soit à Téhéran, à Moscou ou à Damas ?

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En Syrie, la paix est plus loin que jamaisImage : Reuters

Kofi Annan n'avait pas la moindre chance de succès, analyse de son côté la Süddeutsche Zeitung. Personne ne voulait de son plan de paix. Ni Damas, qui a fait couler trop de sang pour s'arrêter en chemin, ni les rebelles, qui refusaient définitivement ce régime. Ce sont les chefs d'État à Wahington, Bruxelles, Ankara et Riyad qui suivent le rythme des canons, pas l'inverse. Si Kofi Annan n'était jamais venu à Damas, les opposants à Bachar al-Assad n'auraient atteint Alep ni plus vite, ni plus lentement, conclut le quotidien de Munich.

Auteur : Christophe Lascombes
Édition : Sandrine Blanchard