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L'Afrique cherche à parler d’une seule voix à Rio

Noël Tadegnon (envoyé spécial)20 juin 2012

La société civile africaine est pessimiste quant aux résultats de la conférence de l'ONU sur le développement durable. C'est ce qu'a pu constater notre envoyé spécial au sommet Rio+20, Noël Tadegnon.

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La conférence se tient du 20 au 22 juin
Image : Reuters

Le continent ne fait pas partie des principaux pollueurs de la planète mais en subit les conséquences et c’est ce qui justifie la mobilisation des pays africains pour le sommet Rio+20.

Denis Sassou Nguesso, président du Congo-Brazzaville a été choisi par ses pairs comme porte-parole de l’Afrique. Il proposera que le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) devienne une Agence spécialisée des Nations unies, avec Nairobi, au Kenya, pour siège.

Symbolbild Grüne Ökonomie
L'économie verte est l'un des sujets au menu des discussionsImage : FAO/Joan Manuel Baliellas

Éviter la surexploitation des ressources

L’Afrique a aussi des propositions concernant les bassins versants, les forêts, la pêche, les sols et toutes les ressources naturelles, les écosystèmes et la biodiversité qui constituent un capital naturel vital. Ils sont au centre du bien-être humain et doivent donc être protégés de la surexploitation, de la dégradation et, le cas échéant, doivent être restaurés et renforcés. Mais au sein de la société civile, beaucoup pensent que les jeux sont déjà faits et qu’il sera difficile d’obtenir des résultats satisfaisants. C’est l’avis de Simon Bodéa, du Bénin :

« Je sais que tout est déjà joué. Je sais que les chefs d’État sont venus pour signer et ratifier cet accord. Mais ce qui est important pour nous société civile, c’est d’aller beaucoup plus sur le terrain parce que nous avons assez parlé, nous avons assez fait de discours. Aujourd’hui, il faut que la société civile aille sur le terrain pour rencontrer les paysans, leur dire qu’ils sont aussi importants, qu’ils ont les mêmes droits que les riches, qu’ils ont les mêmes droits que les dirigeants politiques et qu’ils doivent se battre, qu’ils doivent se mettre dans le jeu et qu’ils ne doivent plus se laisser faire. Ils ne doivent plus avoir peur. C’est les paysans aujourd’hui qui vont prendre le pouvoir et c’est contre les paysans que les dirigeants politiques vont échouer. »

Rio+20 User-Aktion
La position de l’Afrique concerne aussi les bassins versants, les forêts, la pêche, les solsImage : privat

Pollueurs et receveurs ?

Pour sa part, Moussa Goita secrétaire exécutif du réseau des producteurs agricoles africains, déplore la mise à l’écart des sociétés civiles du continent par les gouvernements dans les discussions :

« J’ai pas espoir qu’ils vont entendre. Mais il y a des réactions qui vont permettre d’influencer un tout petit peu la position de certains États. Mais combien vont être dans cette posture-là ? On ne peut pas prédire. Mais je prévois déjà un échec de ce sommet comme les autres, parce que ceux qui ont pollué, ceux qui ont détruit la nature ce sont ceux aujourd’hui à qui on veut donner les ressources pour réparer en partie ce qu’ils ont fait. C’est cela l’économie verte, en laquelle on veut nous faire croire. »