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L'Afrique du Sud un an après la disparition de Mandela

Valérie Hirsch4 décembre 2014

Ce vendredi les Sud-Africains sont appelés à faire du bruit, à actionner cloches et sirènes, puis à se recueillir en silence. Cette commémoration doit durer exactement six minutes et sept secondes.

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La statue géante de Mandela à Prétoria (en bronze)Image : Reuters

6 minutes et 7 secondes qui symbolisent les 67 ans de militantisme de l'icône de la lutte anti-apartheid. Une cérémonie officielle a également lieu à Pretoria. Le départ de Nelson Mandela avait-il eu un impact sur l'Afrique du sud ?

Au Cap, au mois de novembre, plusieurs incidents racistes ont eu lieu : trois jeunes Blancs ont notamment battu une femme métisse de 52 ans. Symptôme d'un nouveau malaise ? On est loin, en tout cas, de l'élan de ferveur et d'union nationale qui régnait il y a un an lors des funérailles de Nelson Mandela. Un élan dont le parti au pouvoir a cherché a profité lors des élections générales de mai 2014. Mais cela n'a pas empêché les votes en faveur de l'ANC (Congrès National Africain, au pouvoir) de baisser de 66 à 62 % des voix. Chris Landsberg est professeur en sciences politiques à l'université de Johannesburg :

Nelson Mandela Abschied 13.12.2013
Il y a un an le deuil était grandImage : Reuters

"Il y a eu une tentative évidente d'utiliser l'image, la figure messianique de Mandela, pour gagner des votes parce que l'ANC savait que depuis au moins deux ans, il y a eu des changements profonds dans le mouvement et la situation semble désespérée pour le parti. Le président Jacob Zuma a pris la parole devant la Ligue des jeunes de l'ANC, il y a une semaine, et pour la première fois, il a admis de manière franche que l'ANC était en crise. Il y a toujours eu des différences politiques dans le mouvement parce que, comme on le dit, c'est une grande église avec des africanistes, des communistes, capitalistes, mais ce n'est pas le vrai problème."

La situation économique est mauvaise et le parti au pouvoir est discrédité par la mauvaise gestion et la corruption :

Apartheid Jahrestags in Südafrika April 2014
Jacob Zuma en Avril 2014Image : Picture-alliance/dpa

"La vraie cause, c'est qu'il y a maintenant une lutte pour l'accès aux ressources et au pouvoir au sein du mouvement. Les gens ne sont pas mécontents des politiques de l'ANC mais du fait que les agents de l'Etat ne font pas leur travail. Le président Zuma ne dirige pas le pays parce qu'il passe son temps à essayer de tenir en main un parti qui se déchire."

Certains évoquent déjà un départ anticipé du chef de l'Etat, empêtré dans des affaires de corruption. Quoi qu'il en soit, l'Afrique du sud ne vit plus dans l'état de grâce qu'elle a connu sous Nelson Mandela.