1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

L’Allemagne aime toujours l'Europe

8 septembre 2011

Le discours prononcé par Angela Merkel laisse entrevoir un assouplissement de la politique suivie jusqu’ici par Berlin. D’autres personnalités politiques ont appelé à une poursuite de l’intégration européenne

https://p.dw.com/p/Rkcn
La chancelière Angela Merkel lors de son discours mercredi devant le Bundestag
La chancelière Angela Merkel lors de son discours mercredi devant le BundestagImage : picture-alliance/dpa

L’Allemagne est-elle en train de changer ? L’Allemagne est-elle en train de redevenir européenne, une Européenne convaincue, prête à aider les pays endettés comme la Grèce ? L’Allemagne enfin est-elle en train de remiser au placard son costume de professeur de morale pour devenir plus pragmatique tout simplement parce que pour Berlin il n’y a pas d’autre alternative que celle de la construction européenne ? C’est ce qu’on peut penser depuis cette semaine durant laquelle les déclarations en faveur de l’Europe se sont multipliées.

Il y a d’abord eu celle de la ministre du travail, Ursula von der Layen, qui retrouvant les accents historiques de l’ancien ministre des Affaires étrangères Joshka Fischer, s’est déclarée favorable à l’idée des « états unis d’Europe », c’est-à-dire favorable à une vision fédérale de l’Europe. Une vision jusqu’alors aux antipodes de l’attitude sommes toutes assez souverainiste de la chancelière Angel Merkel. Puis il y a eu le président de la Deutsche Bank, Josef Ackermann, qui a affirmé qu’il était dans l’intérêt de l’Allemagne de se porter au secours des pays européens endettés. Tout simplement car la facture sera toujours moins élevée que les coûts d’un effondrement de la zone euro.

Angela Merkel a-t-elle choisi de donner plus de place à l'Europe avant les élections de 2013?
Angela Merkel a-t-elle choisi de donner plus de place à l'Europe avant les élections de 2013?Image : dapd

Avenir européen

Enfin, la chancelière Angela Merkel a prononcé devant le Bundestag cette semaine le discours que beaucoup attendaient depuis des années : « L’avenir de l’Allemagne est inséparable de celui de l’Europe », a-t-elle affirmé. Pour conclure, la dernière fusée de ce feu d’artifice européen est une fusée rouge forcément comme la couleur de la robe des juges de la Cour constitutionnelle qui ont déclaré que le fond de secours financier destiné à aider les états endettés était conforme à la constitution allemande. Que des bonnes nouvelles. Mais n’allons pas trop vite : l’émergence d’un gouvernement économique européen ou la nomination d’un ministre européen des finances n’est pas pour demain. Les Etats ne sont pas prêts à abdiquer aussi vite leurs compétences. Pourtant c’est la seule chance pour l’Europe de sortir de cette crise.

En fin de compte, ce changement de l’humeur européenne à Berlin en est-il vraiment un et si oui, quelles en sont les raisons, quelles en sont les motivations ? L’Allemagne est-elle redevenue une européenne convaincue ? C’est la question que nous avons posée à Henrik Uterwedde, il est vice-directeur de l’Institut franco-allemand de Ludwigsburg.

Les trois républiques baltes, Lituanie, Lettonie et Estonie, ont rejoint l'UE le 1er mai 2004
Les trois républiques baltes, Lituanie, Lettonie et Estonie, ont rejoint l'UE le 1er mai 2004Image : DW

Valka et Valga

Nous partons maintenant pour les Pays Baltes, au nord-est de l‘Europe, à la frontière entre la Lettonie et l‘Estonie. Là, deux villes qui avant n‘en faisaient qu‘une sont partagées par une frontière : Valka la Lettone et Valga l’Estonienne. Bien sûr, une frontière entre deux pays membres de l’Union européenne, cela ne représente pas grand-chose. Il n’est plus besoin de présenter son passeport pour traverser et les échanges sont quotidiens entre Lettons et Estoniens.

Pourtant, une frontière mentale existe encore entre les deux villes. Tout d’abord parce que les Lettons et les Estoniens parlent chacun une langue qui n’a quasiment rien à voir avec l’autre. Enfin, l’Estonie est plus moderne et développée que la Lettonie. Vous pensiez que seule l’Afrique avait des frontières compliquées ? L’Europe a aussi sa géographie incompréhensible et ses territoires en confettis.

C’est un reportage de Marielle Vitureau.

Auteur : Jean-Michel Bos