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L'Allemagne enfreint à nouveau le pacte de stabilité de l'UE

Yann Durand5 avril 2005

Selon la commission européenne, l’Allemagne devrait pour la quatrième année consécutive ne pas respecter le pacte de stabilité, lequel réformé et assoupli, permet désormais de dépasser le plafond des 3 % de déficit public, en cas de conjoncture morose. Celui de l’Allemagne est évalué pour 2005 à 3,3 %, avec en outre une des plus mauvaises croissances en Europe : 0,8 %. La presse allemande réagit avec pessimisme ce matin.

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Hans Eichel, le ministre allemand des finances, dubitatif
Hans Eichel, le ministre allemand des finances, dubitatifImage : AP

Ce qui était depuis longtemps prévisible, ne peut plus être nié. Même par la commission européenne, constate la Frankfurter Allgemeine Zeitung. On prédit un quatrième dérapage de l’Allemagne. Cela aura-t-il des conséquences ? Vraisemblablement pas, avance le journal pour lequel il est désormais inimaginable d’estimer quelle serait l’ampleur des sanctions contre Berlin si les règles du pacte de stabilité et de croissance avait été appliquées à la lettre par le passé. En 2004, le commissaire aux affaires économiques, Joaquin Almunia avait été clément avec l’Allemagne à condition que son déficit public redescende sous la barre des 3 % l’année suivante. L’argument cette fois-ci est la maigre croissance. Or l’indice, l’an passé était plus élevé que la moyenne lors de la decennie antérieure, ce qui n’a pas empêché l’Allemagne d’enfreindre le critère du déficit budgétaire.

La solution pour stimuler la croissance et réduire le chômage est une politique d’accomodation macro-économique. Qui cache son désespoir derrière un terme aussi monstrueux, a vraiment perdu tout espoir d’une réelle amélioration, ironise la Frankfurter Rundschau à propos d’ une phrase de la commission européenne. L’avenir est particulièrement sombre pour l’Allemagne : croissance diminuée de moitié, dette de l’état en hausse et taux de chômage constamment élevé. Pourquoi la population, confrontée à de telles perspectives, devrait se mettre à consommer tous azimuts afin de relever la conjoncture, est inexplicable. Un phénomène pourtant sur lequel compte, autant le gouvernement que la commission.

La Tageszeitung de Berlin quant à elle, se penche sur les solutions que proposent les experts. Ainsi les instituts de recherche économique ont conseillé de réduire les cotisations à l’assurance-chômage de 1 % et d’augmenter la TVA. En revanche David Milleker, expert du groupe Alliance est convaincu que seule une hausse des salaires sera salutaire. « Nous augmentons notre capacité face à la concurrence au détriment du marché intérieur », dit-il. « Un petit pays à forte exportation peut se permettre une telle politique. Par contre en Allemagne, où le produit intérieur brut dépend en grande partie de la consommation des ménages, c’est une erreur. »