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L'Allemagne, la France et le multiculturalisme

Ali Farhat7 juillet 2016

L'Allemagne défie la France au Stade Vélodrome pour une place en finale. Deux équipes qui ont un profil similaire, dans le sens où elles sont parvenues à intégrer avec succès de nombreux joueurs d'origine étrangère.

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Image : picture-alliance/dpa/P. Kneffel

Au sein de la Nationalmannschaft, il y a Jerome Boateng dont le père est Ghanéen, Jonathan Tah, qui a des origines ivoiriennes, ou encore Mesut Özil et Emre Can, dont les parents sont turcs. Sans oublier Lukas Podolski, qui a grandi en Allemagne mais qui est né en Pologne. Du côté des Bleus, Patrice Evra et Bacary Sagna sont d'origine sénégalaise, tandis que la famille de Paul Pogba est originaire de Guinée, pour ne citer qu'eux. A ce jour, la France et l'Allemagne sont les deux seules nations qui sont parvenues à intégrer des joueurs d'origine étrangère dans leurs effectifs. Ce qui ne signifie pas pour autant que le football est un modèle d'intégration, comme l'explique l'écrivain Albrecht Sonntag:

"C'est beau quand le football permet aux gens de prendre l'ascension sociale. Mais ça ne veut pas dire que la politique d'intégration est forcément réussie".

Deux pays, deux modèles

En effet, le football n'est pas un reflet de la société, comme on a tendance à le croire. Et seules les élites (ici, les joueurs les plus forts) accèdent aux étoiles. De nos jours, la France compte plus que jamais de joueurs d'origine étrangère en son sein, et pourtant, jamais le Front National n'a été aussi puissant. Et l'un des chevaux de bataille du parti d'extrême-droite n'est autre que la remise en cause de l'intégration des populations d'origine étrangère dans le pays. Une question est également posée en Allemagne, notamment par le parti "Alternative für Deutschland", mais de manière diffèrente, le modèle d'intégration n'étant pas le même dans les deux pays, comme l'explique Stefen Dehnert, qui dirige la fondation Friedrich Ebert à Paris.

"En France, on ne parle pas d'intégration, parce que le modèle est différent de l'Allemagne. On parle plutôt d'égalité au sein de la République. Il n'y a pas d'idée de discrimination positive. Il n'y a pas d'idée de multiculturalisme".

Si la France s'est appuyée sur une génération black-blanc-beur et a remporté la Coupe du monde 98 et l'Euro 2000, l'Allemagne, elle, profite à fond de son côté Multikulti depuis 2006. Qui de ces deux nations parviendra à tirer son épingle du jeu? Réponse ce soir à partir de 19h en temps universel.