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L'Allemagne paralysée

Christophe LASCOMBES20 septembre 2005

Aujourd’hui, la presse allemande revient sur la paralysie politique menaçante de l’Allemagne, une paralysie qui risque d’entacher au sein de l’Europe la réputation de meilleur élève de l’Allemagne.

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A la suite du scrutin de dimanche, le "cirque politique allemand" semble bien paralysé.
A la suite du scrutin de dimanche, le "cirque politique allemand" semble bien paralysé.Image : AP

La Süddeutsche Zeitung relève, impitoyable, que le 16ème enfant de la démocratie allemande est plus que souffreteux, un enfant dont la survie est indécise. Pour cela, l’Allemagne a choisi le plus beau patt possible, le plus grand blocage pensable, la paralysie la plus complète. Pour les pays étrangers qui fondaient tant d’espoirs sur ce scrutin, c’est une véritable plongée dans le chaos.

Pour Die Welt, les signaux émis par l’Allemagne sont troublants. Les forces réformistes ? Etouffées dans l’urne. Le camp conservateur ? Echec sur la ligne d’arrivée. Et le perdant s’attribue la victoire sans complexes. En démocratie, la majorité passe avant la vérité. Désormais, l’initiative est dans le camp d’Angela Merkel. Ayant reçu mandat du peuple de former le futur gouvernement, l’union chrétienne-démocrate doit s’imposer envers et contre tous.

La Frankfurter Rundschau critique le fait le résultat de ce scrutin oblige les Allemands, et l’Europe avec eux, à examiner des constellations politiques parfois invraisemblables. A preuve, la fameuse coalition « jamaïcaine », qui comme une étoile filante, a traversé le ciel de l’après-scrutin. Quel que soit l’attrait ou le caractère plausible d’une telle combinaison politique, on peut être certain que les électeurs n’ont jamais voulu un tel résultat en jetant leur bulletin dans l’urne.

La Tageszeitung de Berlin souligne le soulagement des Turcs vis-à-vis de la défaite de la candidate chrétienne-démocrate. En effet, c’est le 3 octobre que débutent avec Ankara les négociations d’adhésion à l’Union européenne. Monsieur Erdogan sait que désormais, la CDU aura beaucoup plus de mal pour bloquer l’entrée de la Turquie dans l’Union.

La Frankfurter Allgemeine Zeitung souligne que l’absence de félicitations au vainqueur de la Commission européenne est un signe plus qu’éloquent. Et de citer l’appel de la Commission européenne à la formation rapide d’un gouvernement efficace et stable, essentiel pour l’Europe. L’Allemagne est le moteur de l’Europe et sans une Allemagne dynamique, l’Europe ne pourra pas agir et ni prendre les décisions essentielles qui s’imposent, comme par exemple l’accord qui doit sceller cette année encore le budget européen 2007-2013. Si l’Allemagne, l’un des pays européens les plus importants, n’est plus en mesure d’agir politiquement, c’est alors l’Europe tout entière qui fera du sur-place, conclut le quotidien.