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L'Allemagne propose une médiation à la Russie et l'Ukraine

26 novembre 2018

La communauté internationale se mobilise pour réduire les tensions entre Moscou et Kiev. Berlin suggère une médiation franco-allemande pour "éviter une crise grave".

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Russland Konflikt Krim Ukraine | Ukrainische Schiffe im Hafen von Kerch
Image : picture-alliance/dpa/Sputnik/A. Malgavko

Ce lundi, les réunions diplomatiques se sont multipliées entre Berlin, Bruxelles et New York, pour éviter une "escalade militaire". La Russie retient encore 24 soldats ukrainiens prisonniers après avoir pris le contrôle de trois navires de l'Ukraine, dimanche 25 novembre, au large de la Crimée. 

Plusieurs dizaines d'Ukrainiens ont protesté devant l'ambassade de Russie à Kiev pour demander des sanctions contre Moscou au lendemain de l'intervention de la flotte russe de protection des frontières en Mer d'Azov. Celle-ci s'est emparée par la force de trois navires ukrainiens. Plusieurs militaires ont été blessées.

In der Meerenge von Kertsch ist es zu einem Zusammenstoß von russischen und ukrainischen Schiffen gekommen
Cette caricature de Sergey Elkin pour la DW montre Vladimir Poutine en train de jouer à la bataille navale

Ces bateaux croisaient au large de la Crimée, la péninsule ukrainienne annexée en 2014 par la Russie.

Loi martiale en Ukraine

Petro Porochenko, le président de l'Ukraine, dénonce une "agression militaire" et va introduire la loi martiale pour trente jours à compter de mercredi.  Une mesure qui n'inclut pas, précise-t-il, de restriction des droits des citoyens : "Loi martiale ne signifie pas déclaration de guerre. L'Ukraine n'envisage de combattre personne mais il s'agit de protéger notre territoire, notre intégrité territoriale et notre souveraineté nationale."

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Petro Porochenko, président ukrainien, rétablit pour 30 jours la loi martialeImage : Reuters/Handout Ukrainian Presidential Press Service/M. Markiv

Une souveraineté soutenue par l'Allemagne. Le Kremlin reproche aux bâtiments interceptés d'avoir pénétré sans autorisation dans ses eaux territoriales et de n'avoir pas obtempéré aux sommations.

Mais le porte-parole du gouvernement, Steffen Seibert, a rappelé la nécessité de garantir la liberté aux bateaux de passer dans la zone où s'est produit l'incident : "Notre position quant à l'annexion de la Crimée en violation du droit international est connue. Nous espérons que les deux parties tentent de faire retomber la tension par le dialogue."

Réamorcer le diaogue 

L'Allemagne tente de réamorcer ce dialogue entre les deux pays. Des représentants des ministères des Affaires étrangères ukrainien, russe, français et allemand se sont réunis à Berlin dans la journée.

La réunion de leur groupe appelé « Normandie » était prévue de longue date, elle est censée veiller à la mise en œuvre des accords de Minsk signés début 2015.

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Le lieu où s'est passé l'accrochage dimanche, en Mer d'Azov

Le chef de la diplomatie allemande, Heiko Maas, suggère une médiation franco-allemande pour éviter "une crise grave".

La Russie, pour sa part, dénonce des mouvements « dangereux » des navires ukrainiens et le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a lancé une mise en garde à l'encontre des "soutiens occidentaux de Kiev" qu'il appelle "à calmer ceux qui tentent de marquer des points politiques en misant sur l'hystérie militaire, en vue de la présidentielle ukrainienne de l'année prochaine."

Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunit ce soir, sous l'impulsion de Moscou, pour discuter de la situation.

"Nous prenons la chose très au sérieux" c'est ce qu'a fait savoir une porte-parole de la chef de la diplomatie européenne qui ne reconnaît toujours pas l'annexion de la Crimée par la Russie.

A la demande de l'Ukraine, le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg, a lui aussi convoqué une réunion extraordinaire de la commission ad hoc à Bruxelles au niveau des ambassadeurs.