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L'Allemagne ratifie la constitution européenne

Yann Durand13 mai 2005

Le parlement allemand a approuvé hier la constitution européenne lors d’un vote qualifié d’historique. En l’absence regrettée d’un large débat public, l’écrasante majorité des députés a ratifié le texte. C’est le sujet qui domine dans les commentaires de la presse allemande ce matin

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l'Allemagne et l'Europe au gré du vent
l'Allemagne et l'Europe au gré du ventImage : AP

Beaucoup d’approbation mais peu d’enthousiasme regrette la Südddeutsche Zeitung. Il est vrai que le pathétique, dont les politiciens usent, est parfois pénible. Mais son absence se remarque d’autant plus, lorsqu’un événement est considéré comme historique. Pas d’ambiance festive pourtant hier au parlement. 569 des 594 députés ont certes voté pour, mais selon le secrétariat, 80 déclarations personnelles sont enregistrées au protocole, creusant quelques failles dans le mur de l’unanimité.

„L’Allemagne a fait son devoir“ titre la Frankfurter Rundschau, qui observe par ailleurs que le non, aussi faible soit-il, permet d’illustrer le processus démocratique. Juste ce qu’il faut pour éviter une entité suspecte de l’opinion parlementaire. Et d’ajouter qu’il est illusoire de voir dans la Constitution un bourgeon, duquel la rose européenne, dans sa grâce sociale et pacifique, fleurira; mais prêter au texte le pouvoir de déterminer une Europe du capitalisme sans frein et de l’armement, l’est tout autant. En fait, explique le journal, tout reste ouvert: l’idéologie de l’union se construira en premier lieu par ceux qui en ont la prérogative. Et il est notoire qu’en majorité il ne s’agit pas pour l’instant de marxistes convaincus.

La Tageszeitung de Berlin préconise elle le référendum européen à l’avenir, pour entériner toute réforme du pacte, en arguant de l’expérience francaise qui montre que la motivation d’aborder des thèmes compliqués croît, lorsqu’il y a conscience de participer à la décision. Ceci dit les effets secondaires demeureraient, par exemple une stimulation des réflexes populistes, sur la question de l’adhésion de la Turquie.

Tout autre point de vue en revanche du quotidien Die Welt. Selon lui, jusqu’à présent l’union européenne n’a pu régler aucun des problèmes pour la gestion desquels elle ne cessent pourtant de s’octroyer droits et compétences. Il n’y a toujours pas d’alternative à l’état souverain et à ses élites qui dans un cadre démocratique doivent se légitimer face aux citoyens.