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L'Amérique latine après Chavez

Laure Wallois9 mars 2013

Des dizaines de milliers de personnes ont assisté vendredi aux funérailles de Hugo Chavez à Caracas. Avec la disparition du président vénézuélien, une page importante se tourne pour le continent sud-américain.

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Le Venezuela dit adieu à son président, en présence de 32 chefs d'Etat
Le Venezuela dit adieu à son président, en présence de 32 chefs d'EtatImage : Reuters

Orateur charismatique controversé, le président vénézuélien Hugo Chavez était un modèle pour une partie de la gauche latino-américaine. Quoi qu'il en soit, il a fait du Venezuela un acteur économique de poids dans la région, en exploitant les ressources pétrolières du pays. Quelles conséquences aura donc la disparition de Hugo Chavez sur le continent américain ?

Cuba aux aguets

100 000 barils de pétrole à bas prix arrivent chaque jour à Cuba, en provenance du Venezuela. Le recours au brut vénézuélien a permis à La Havanne de compenser l'effondrement de son allié soviétique au début des années 1990. Mais le partenariat pourrait prendre fin avec la disparition de Hugo Chavez en cas d'alternance politique à Caracas. A l'instar des autres partenaires privilégiés du Venezuela, Cuba suivra donc de près les évolutions dans les prochaines semaines, comme l'explique Bert Hoffmann, chercheur à l'Institut des Etudes latino-américaines à Hambourg : « Cuba pourrait faire face à une insécurité économique. Les cubains se préparent à ce que le soutien économique du Venezuela se réduise. En même temps, Cuba est aussi le pays qui aura la plus grande influence sur l'après-Chavez. C'est à Cuba que s'est préparé l'après-Chavez, aussi parce que Hugo Chavez y a été hospitalisé. Le successeur désigné, Nicolas Maduro, est définitivement le candidat souhaité par La Havane. »

Le président cubain Raúl Castro devant la dépouille de Hugo Chavez
Le président cubain Raúl Castro devant la dépouille de Hugo ChavezImage : Reuters

Relation ambiguë avec les Etats-Unis

Quel que soit son nom, le successeur de Hugo Chavez devra prendre en compte aussi les désidérata du principal partenaire économique du Venezuela : les Etats-Unis, avec qui les échanges s'élevaient à 20 milliards de dollars l'an dernier. D'autant que, comme le relève Bettina Schorr de l'Université libre de Berlin, la manne pétrolière commence faiblir : « L'industrie du pétrole est en grande difficulté, faute d'investissements suffisants ces dernières années, et d'une baisse de la production. Il serait donc malvenu de déplaire à un client aussi important que les Etats-Unis»

Malgré ces échanges intenses avec les Etats-Unis, Hugo Chavez a toujours cherché à rassembler ses voisins sud-américains autour de sa rhétorique contre la politique de Washington et le libéralisme économique. Il a aussi participé activement à la création d'organisations régionales comme l'UNASUR, l'Union des Nations sud-américaines. Avec lui, c'est donc aussi un porte-voix de toute la sous-région qui s'est tu. Et pour l'instant, les Sud-Américains n'ont pas trouvé de remplaçant aussi charismatique pour faire entendre leur voix face au géant du nord du continent.