Crise Allemagne-Venezuela//Des abus sexuels en ex-RDA

Hier (mercredi), Nicolas Maduro a donné 48 heures à l'ambassadeur allemand pour quitter le Venezuela. Une mesure de rétorsion après que le diplomate allemand a accueilli Juan Guaido, le leader de l'opposition et président autoproclamé, à l'aéroport de Caracas à son retour de voyage. Une mise à la porte unanimement condamnée par la classe politique en Allemagne.

Le site de die tageszeitung revient sur la réaction du ministre allemand des Affaires étrangères, le social-démocrate Heiko Maas, qui a renouvelé son soutien à l'ambassadeur Daniel Kriener, accusé de s'être immiscé dans les affaires internes du Venezuela.

La taz rappelle que la reconnaissance de Juan Guaido par l'Allemagne fait figure d'exception à la règle qui veut que la RFA reconnaisse des Etats et non des gouvernements.

Discrédit sur l'UE

Pour la Süddeutsche Zeitung en ligne, le fait que l'ambassadeur soit décrété "persona non grata" affaiblit la position de l'Union européenne dans son ensemble au Venezuela, alors que la diplomate en chef de l'UE a créé un "groupe de contact" censé jouer les intermédiaires entre Guaido et Maduro pour un retour au calme.

Provocation de Kim?

Autre sujet : Pyongyang annonce la reconstruction d'une base de lancement pour missiles à Sohae. Quand? On ne sait pas trop, mais la Frankfurter Allgemeine Zeitung se demande si cette annonce est une façon pour Kim Jong Un de montrer sa détermination, voire de provoquer Washington, après l'échec du sommet de Hanoï avec Donald Trump.

Une base dont le lieu n'est pas anodin puisqu'en 2017, rappelle la FAZ, le président américain avait annoncé lui-même que la Corée du Nord avait commencé à procéder à sa destruction.

Et puis sous le titre "La dictature de l'éducation", la FAZ, comme d'autres quotidiens, évoque aussi une étude qui fait l'effet d'une bombe en Allemagne – une étude sur le silence imposé en RDA, c'est-à-dire en ex-Allemagne de l'Est, sur des abus sexuels dans des camps de redressement pour la jeunesse ou dans les familles.

Or, écrit la FAZ, "les abus sexuels n'étaient pas pensables en RDA, pour des raisons idéologiques : ils ne rentraient pas dans le tableau idyllique de la famille socialiste et contredisaient la fiction étatique d'une société socialiste débarrassée de tout délit".

 Alors on s'est tu, l'Etat et les familles, aggravant encore par ce silence la douleur des victimes.

Le journal décrit la dureté de l'éducation dans les  foyers comme celui de Torgau. Quand des abus sexuels y étaient commis, ils n'éclataient jamais au grand jour. Une association se bat pour mettre fin à ce silence.