1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

L'appel des humanitaires aux Centrafricains

Carole Assignon2 juin 2014

Inquiète de la récente flambée de violences, la communauté des humanitaires présents en Centrafrique a publié un communiqué pour rappeler qu'elle est du côté de la population et souligner sa neutralité.

https://p.dw.com/p/1CAZR
Les humanitaires demandent un accès plus facile aux personnes ayant besoin d'aide
Les humanitaires demandent un accès plus facile aux personnes ayant besoin d'aideImage : Kriesch/Scholz/DW

La Centrafrique toujours sous tension. La semaine écoulée a été marquée par des violences à Bangui, un calme précaire règne à présent dans les quartiers les plus sensibles alors que l'aide humanitaire se poursuit.

Mais les affrontements de ces derniers jours continuent de faire réagir les autorités tout comme les humanitaires. Ceux-ci ont même publié un communiqué à cet effet. Dans un contexte marqué par des affrontements répétés, la communauté des humanitaires en Centrafrique a tenu à rappeler qu'elle était du côté de la population.

Impartialité et neutralité

Les humanitaires apportent en effet une assistance pour les soins et la santé, l'accès à l'eau, la sécurité alimentaire, l'assainissement, la protection et autres besoins fondamentaux, ceci en se basant sur les principes humanitaires que sont l'impartialité et la neutralité.

Les violences ont fait une vingtaine de morts la semaine dernière à Bangui
Les violences ont fait une vingtaine de morts la semaine dernière à BanguiImage : AFP/Getty Images

Ce rappel était indispensable selon Claire Bourgeois, coordinatrice humanitaire principale de l'ONU pour la Centrafrique :

« Je pense que c'était important de le rappeler pour que les humanitaires aient accès aux populations ou aux individus qui ont besoin de services de base. »

Depuis mercredi ou l'attaque de l'église Notre-Dame de Fatima a fait 17 morts, les affrontements et violences se sont enchaînés à Bangui. Vendredi, trois personnes ont été tuées par balle et plusieurs autres blessées lors d'une marche.

Les manifestants réclamaient le désarmement du quartier PK-5, la dernière enclave musulmane de Bangui. Ils voulaient également le départ des soldats burundais de la force de l'Union africaine (Misca), accusés de n'avoir rien fait pour empêcher le drame de l'église.

Les violences ont obligé des milliers de Centrafricains à se déplacer sur divers sites d'accueil
Les violences ont obligé des milliers de Centrafricains à se déplacer sur divers sites d'accueilImage : SIA KAMBOU/AFP/Getty Images

Samedi, les musulmans étaient à leur tour dans la rue pour dire non à leur désarmement. Ils ont en effet peur d'être vulnérables et donc d'être tués, même si la présidente de transition Catherine Samba-Panza assure que le désarmement se fera progressivement tout en assurant la protection de la population.

Un contexte difficile pour les humanitaires

Ce contexte tendu ne facilite pas la tâche aux organisations non gouvernementales qui viennent en aide aux populations. Il complique les déplacements en toute sécurité des humanitaires et l'accès aux personnes ayant besoin d'aide.

Dimanche, alors que le calme était de retour, le Premier ministre André Nzapayéké a exhorté la population à reprendre le travail lundi. Les autorités se sont par ailleurs engagées à désarmer l'ensemble du territoire.

Selon la présidente centrafricaine Catherine Samba-Panza et son Premier ministre, le regain de violence de ces derniers jours seraient "un complot planifié" par des "hommes politiques très proches du pouvoir", dont certains se trouveraient "autour" même de leur propre cabinet.