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"Leçons de guerre"

Konstanze von Kotze11 août 2008

A la Une de tous les quotidiens aujourd’hui : le conflit entre la Géorgie et la Russie et tout ce qui s’en suit.

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Chars et soldats russes en route vers la GéorgieImage : AP
Olympia 2008 Sportschützinnen aus Georgien und Russland
Main dans la main: la russe Natalia Paderina, à gauche, et la Géorgienne, Nino Salukvadze, à droite.Image : AP

Quoi de plus parlant que cette succession de clichés publiés dans die Tageszeitung. Alors que les chars russes entraient en Géorgie, au même moment, la Russe Natalia Paderina, et la Géorgienne Nino Salukvadze s'affrontaient dans l'épreuve olympique de tir au pistolet. A défaut du Tibet, c'est donc le conflit entre la Russie et la Géorgie qui s'est invité à Pékin note le quotidien. Et si la Russe a obtenu l'argent et la Géorgienne le bronze, les trois dernières photos publiées par le journal illustrent l'amitié russo-géorgienne : les deux sportives s'embrassent, saluent ensemble le public côte à côte et démontrent ainsi qu'elles n'approuvent pas la politique menée par leur pays respectif.

Une politique critiquée par la plupart des quotidiens allemands aujourd'hui à commencer par die Welt. « Leçons de guerre » titre le quotidien ou quand la politique donne des heures de soutien en géographie et en histoire. Car, il faut dire ce qui est, qui se souciait il y a dix ans du Kosovo, de l'Abkhazie ou de l'Ossétie du Sud ? Et qui surtout pouvait imaginer que la question, contestée, de l'appartenance de ses provinces pouvaient déstabiliser la politique mondiale ?

Karte Kaukasus Georgien mit den Teilrepubliken Abchasien und Südossetien englisch
L'Ossétie du Sud, épicentre du nouveau conflit caucasien

Le quotidien rappelle cependant à la Géorgie que si elle veut entrer dans l'OTAN et dans l'Union européenne, il lui faut d'abord et avant tout qu'elle régle ses problèmes de frontières. Le président géorgien Mikheïl Saakachvili a voulu régler un conflit gelé en usant de la manière forte. C'était sans compter la réponse militaire de la Russie.

Wladimir Putin mit Flüchtlingen aus Südossetien
le Premier ministre russe Vladimir Putin en présence de réfugiés d'Ossétie du SudImage : AP

Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, il ne peut être question d'un conflit régional, lorsque l'acteur principal de ce conflit est une grande puissance. Et si la Russie se bat sur des terrains soi-disant périphériques, c'est toujours dans l'optique de sa place dans le monde, en particulier en comparaison avec les autres grandes puissances. C'est pour cela, souligne le quotidien, que l'objectif de Moscou ici c'est non seulement de répandre la peur et l'effroi dans son voisinage mais aussi jusqu'à Bruxelles, Pékin et Washington. La Russie n'acceptera pas et n'acceptera jamais qu'on lui marche sur les pieds ».

Mobilmachung in Georgien
Réserviste géorgienImage : AP

Sous le titre « entre les mains des Russes », la Süddeutsche Zeitung poursuit cette analyse. La réaction exagérée de la Russie ne vise pas seulement la Géorgie mais aussi l'OTAN, les Etats-Unis, l'Occident. Le Premier ministre Vladimir Poutine l'a exprimé clairement : la poussée de Tbilissi vers l'Ouest est en contradiction avec les intérêts russes. Mais c'est oublier une chose. Vassaux ou ennemis aux portes de la Russie, ce n'est pas ce qui intéresse l'OTAN. Celui qui adhère à cette organisation le fait en premier lieu parce qu'il en attend davantage de stabilité pour son pays et davantage de sécurité face aux dangers que représentent les frontières caucasiennes. Et ce sont justement ces dangers là que la Russie ne veut ou ne peut conjurer.