Le blé au sommet...
7 juillet 2008
Plus d'énergie éolienne, que nenni ! lance la Tageszeitung avec en titre une éolienne débranchée pour illustrer le dilemne dans lequel se trouve l'Allemagne. 30 milliards pour 30 nouveaux parcs éoliens ? Un tel boom ne verra pas le jour car les réseaux électriques dédiés à cette source écologique d'énergie manquent et les grands groupes de l'énergie bloquent les projets.
Au vu du renouveau d'intérêt que connaît l'énergie nucléaire en Allemagne, la Frankfurter Rundschau, elle, estime nécessaire de rappeler que l'abandon du nucléaire est moins le produit de l'idéologie rouge-verte que de la prise de conscience que cette forme d'énergie entraîne de grands risques. Avec jusqu'à aujourd'hui, aucun concept probant pour l'élimination des déchets nucléaires. Ceux qui plaident en faveur d'une plus longue durée d'utilisation des centrales nucléaires visent plus l'amélioration de leurs bilans que la protection de l'environnement.
Même Wolfgang Clement, ancien Ministre SPD de l'Economie, appuye cette tendance, souligne la Süddeutsche Zeitung qui illustre par contre sa Une avec une photo de l'un des mille incendies qui ravagent atuellement la Californie, conséquence sans doute des dérèglements du climat mondial. Un sujet qui sera aussi au menu du sommet du G8, au Japon.
Un sommet qui fait dire à die Welt : il manque autour de la table les pays sans lesquels une solution durable aux problèmes ne pourra être trouvée. Comment réguler l'offre et la demande sur les marchés du pétrole sans l'Arabie Saoudite et la Chine ? En ce sens, la demande de Nicolas Sarkozy d'élargir le G8 est correcte.
Un G8 qui veut créer des réserves d'urgence de céréales, à l'image des réserves d'or noir, reprend la Frankfurter Allgemeine Zeitung, illustrant sa Une avec deux femmes séparant le bon grain de l'ivraie dans un moulin à céréales. Mais le quotidien de Francfort sur le Main s'intéresse aussi à l'appel cosigné par le Ministre-Président du Bade-Wurtemberg et par le Président du Tribunal Constitutionnel où les deux hommes politiques exigent une interdiction légale d'endettement pour les gouvernements fédéraux et régionaux. Sinon, la qualité des services publics sera si mauvaise dans dix ans qu'elle laissera beau jeu aux populistes de tous bords ou entraînera une hausse massive des impôts. Deux phénomènes funestes pour l'Allemagne comme site industriel et comme pays démocratique.