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Le Cameroun au rythme des enlèvements

Henri Fotso
22 mars 2019

Les séparatistes anglophones ont amplifié les incursions cette semaine et les enlèvements se sont multipliés.

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Kamerun Bamenda
La ville de Bamenda a encore été touchée cette semaineImage : Imago/robertharding

Au Cameroun se termine une semaine marquée par des enlèvements et des incursions de séparatistes en zone anglophone mais aussi francophone. La crise se poursuit dans le pays. Les dernières attaques ont été marquées par leur caractère spectaculaire.

Dégâts et enlèvements

Dès mardi 19 mars, en partie francophone à 60 km de Douala, les séparatistes ont traversé le fleuve Moungo avant d'attaquer la ville de Mbanga où ils ont brûlé des maisons, des engins, blessé des travailleurs champêtres et enlevé une quinzaine de personnes qu'ils n'ont heureusement pas pu amener très loin. Le même mardi, l'entraineur camerounais de football Emmanuel Ndumbe Bosso était enlevé par des hommes armés à Bamenda, dans le Nord-Ouest, avant d'être relâché huit heures plus tard.

Kamerun Buea
Quinze étudiants de l'Université de Buea ont été mercrediImage : DW/H. Fotso

Mercredi, c'est au tour des étudiants de l'Université de Bamenda d'être tenus en respect en pleine salle de classe et dépouillés de leur argent. Les assaillants, présentés comme des sécessionnistes, ont promis de revenir dans un mois et dix jours. Le même jour, dans cette ville où il résidait depuis sa sortie du gouvernement, l'ancien Ministre Secrétaire d'Etat en charge de l'administration pénitentiaire Emmanuel Ngafeesson, était enlevé. On est resté sans nouvelles de lui jusqu'à tard jeudi.

Mercredi encore, mais cette fois-ci dans la région du sud-ouest, 15 étudiants de l'Université de Buea ont été enlevés alors qu'ils pratiquaient le football.

La guerre en région francophone ?

Kamerun Polizisten in Buea
Des policiers en patrouille à BueaImage : Getty Images/AFP/M. Longari

La gouvernance est mise à mal dans la partie anglophone du Cameroun, où l'on observe désormais des postes de contrôle routier érigés par des bandes armées au même titre que les forces gouvernementales. Les séparatistes semblent tenter de plus en plus d'exporter la guerre dans les régions francophones. L'attaque de la ville de Mbanga mardi n'est pas la première incursion du genre en région francophone.

En décembre dernier, la localité de Bangourain à l'Ouest du Cameroun avait déjà essuyé deux assauts meurtriers des séparatistes anglophones, de même que les départements de la Menoua et des Bamboutos dans l'Ouest francophone. Ces derniers connaissent des incursions sporadiques depuis le deuxième trimestre 2018.

Le nombre de morts dans cette guerre fratricide reste pour l'heure difficile à établir.