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Le défaut de la Grèce

21 juillet 2011

L'accord conclu à Bruxelles permettra de réduire la dette d'Athènes mais pourrait déboucher sur un défaut de paiement partiel du pays. Retour sur la manière dont le couple franco-allemand a encore mal géré la crise.

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Le Premier ministre George Papandreou à son arrivée hier au sommet de Bruxelles
Le Premier ministre George Papandreou à son arrivée hier au sommet de BruxellesImage : dapd

Un accord a finalement été conclu lors du sommet exceptionnel de la zone euro à Bruxelles. Un accord à l'issue duquel la Banque centrale européenne (BCE) a dû manger son chapeau puisque le rachat ou l'échange de titres grecs tel qu'il est prévu équivaut à un défaut partiel du pays, ce que refusait depuis le début le président de la BCE, Jean-Claude Trichet.

Enfin, il n’y aura pas de taxe sur les banques. Personne n’y a jamais crû mais le président de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, a tenu à le préciser. Une manière en quelque sorte de dire : on a essayé mais ça n’a pas été possible. Cela ne coûte rien de le dire et pourtant… cela aurait été logique. Car comment a débuté cette crise de la dette publique en Europe? Tout simplement lorsque les Etats ont signé des gros chèques pour les banques prises dans la tourmente de la crise financière débutée en 2008. Personne ne voulait en Europe d’un second Lehman Brother, du nom de la banque new-yorkaise que les autorités américaines, elles, n’ont pas eu peur de laisser couler.

La chancelière Angela Merkel s'est de nouveau opposée à la France et à la BCE dans sa vision de la crise
La chancelière Angela Merkel s'est de nouveau opposée à la France et à la BCE dans sa vision de la criseImage : picture alliance/dpa

Ces gros chèques, même si certains ont été remboursés, ont plongé les Etats dans la crise et désormais c’est une bonne partie de la zone euro qui est touchée et avec elle, l’avenir de l’Union européenne qui est mis en question. Autant de raisons qui semblent suffisantes pour mettre en place cette taxe sur les banques. Mais ce ne sera pas pour cette fois-ci et la taxe sur les banques va rejoindre celle sur les transactions financières au rang des bonnes idées rangées dans un placard.

Le président français Nicolas Sarkozy défend l'idée qu'un Etat de la zone euro ne peut pas faire défaut
Le président français Nicolas Sarkozy défend l'idée qu'un Etat de la zone euro ne peut pas faire défautImage : picture alliance/dpa

Le franco-allemand a la grippe

Mercredi, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy se sont réunis durant sept heures pour trouver un compromis à la veille du sommet d’urgence qui s’est tenu à Bruxelles. E ncore une fois, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy ont donné une image troublée. Troublée parce que Paris et Berlin sont en désaccord. Berlin martèle que les contribuables ne doivent plus payer pour les dettes des autres Etats. Face à cela, Paris dit qu’il ne faut pas laisser tomber la Grèce, il ne faut pas qu’un état membre de la zone euro soit en défaut de paiement – en clair en faillite – car ce serait une catastrophe pour la réputation de la monnaie unique.

Bien sûr, vu d’Afrique, la faillite d’un Etat européen peut avoir quelque chose de surprenant voire de carrément amusant. C’est sur ce thème du franco-allemand qui a la grippe que nous reprenons la seconde partie de notre entretien avec l’eurodéputé française Sylvie Goulard. Un entretien enregistré la semaine dernière au Parlement européen à Bruxelles.

Manifestants grecs devant le Parlement à Athènes, la capitale
Manifestants grecs devant le Parlement à Athènes, la capitaleImage : DW

Indignés et démocratie directe

Assiste-t-on à la naissance d’une dictature économique en Grèce ? C’est la thèse un peu provocatrice défendue par un collectif d’universitaires grecs qui estiment que les mesures d’austérité mises en place ne sont pas légitimes car elles n’ont pas le soutien de la majorité de la population. En effet, le manque de transparence et de consultation sur les mesures prises choquent les Grecs et c’est ce qui a suscité le mouvement des Indignés.

Ceux-ci sont toujours rassemblés sur la place de la Constitution d’Athènes, même si les rangs sont désormais clairsemés en ce début d’été. Reportage à Athènes d’Amélie Poinssot

Auteur : Jean-Michel Bos