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Le dialogue pour un retour à la paix au Mali

Élodie Amen
26 juin 2019

Une feuille de route du président malien vise à privilégier le dialogue pour ramener la paix et la sécurité face à la multiplication d'attaques djihadistes et des violences intercommunautaires.

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Tuareg Rebellen unterzeichnen Friedensabkommen in Bamako
Image : GettyImages/AFP/H. Kouyate

La feuille de route remise mardi  par le président Ibrahim Boubacar Keïta à quatre personnalités maliennes vise à conduire les premières discussions. Mandatés pour conduire le dialogue, le professeur Baba Akhib Haïdara,  l’ancien Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga et l’ancienne ministre de la Culture Aminata Dramane Traoré vont s’appliquer à accélérer la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger. 

Ils sont accompagnés dans cette mission par l'ambassadeur Cheick Sidi Diarra pour la préparation de ces pourparlers qui visent à apaiser les tensions au Mali.

"On nous a confié la responsabilité d’écouter d’abord les Maliens et je crois que c’est le plus important aujourd’hui. Tous ceux qui se sentent exclus doivent avoir leur mot à dire dans la manière de sortir de cette crise par le haut", a déclarée Aminata Dramane Traoré. 

Depuis l'apparition en 2015 dans le centre du Mali de groupes djihadiste qui recrutent en partie parmi les Peuls, les affrontements se multiplient entre cette  communauté d'éleveurs et les ethnies bambaras et dogons, essentiellement agricoles. 

Trouver un consensus

Pour le chercheur Baba Dakono, il est primordial que toutes les communautés adhèrent à ce dialogue pour qu'il ait une chance de réussir :

"Ce qui sera déterminant c’est la participation. Un tel dialogue, s’il permet de connecter les différents niveaux, les échelles régionales, nationales et locales, pourrait permettre d’identifier les facteurs sur lesquelles prospèrent l’insécurité et de mettre la prise en charge de ces facteurs au cœur de l’action publique de façon urgente." 

De l’avis de Bireima Ely Diko, chef du département sociologie et anthropologie à l’université des sciences et des lettres de Bamako, ce dialogue national pourrait baliser la voix au consensus, notamment sur l'attitude à adopter face aux groupes terroristes :

"Le premier impact est qu’il y ait une sorte de consensus entre tous les acteurs de la classe politique autour de ce que l’Assemblée va devenir. Est ce qu’on fait des élections où on peut les faire ou bien on fait une Assemblée consensuelle? Et à partir de là, on pourra s’accorder sur la nécessité de réviser la constitution maintenant, ou bien de trouver une autre formule pour faire en sorte que les accords d’Alger puissent être mis en œuvre. Un troisième impact est une décision collective sur la posture à adopter vis-à-vis des groupes terroristes."

Ces quatre personnalités ont été nommées le 7 juin par décret présidentiel et sont chargées de conduire un dialogue lancé officiellement en mai dernier.