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Le doute, la seule chose dont on est sûr

11 mars 2011

A la Une des journaux : la Libye et la question d'une intervention militaire, la réforme constitutionnelle annoncée au Maroc et la décision du Dalaï Lama de renoncer à son rôle de chef politique tibétain.

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Défense anti-aérienne à BenghaziImage : dapd

Les choses bougent, écrit die Welt. L'Allemagne bloque les comptes de Mouammar Kadhafi. La France reconnait l'opposition libyenne. L'Otan fait espionner l'espace aérien de la Libye. Les choses bougent mais pourtant il n'y a pas de quoi se réjouir et d'ailleurs personne ne se réjouit. De tous les côtés, c'est le doute qui domine : faut-il oui ou non intervenir militairement en Libye? Difficile de trancher. En Bosnie, au Kosovo, en Afghanistan ou en Irak, la communauté internationale est intervenue, des changements politiques ont eu lieu mais l'instabilité reste d'actualité. Il est des lieux en revanche où l'on n'a rien entrepris ou alors beaucoup trop tard. Au Rwanda, à Sarajevo ou à Srebrenica, on s'est rendu coupable en étant passif. Les hésitations qui planent sur le cas de la Libye résultent des doutes qui se sont accumulés aux fil des guerres passées.

König Mohammed VI mit seinem Sohn Moulay El Hassan und seinen Bruder Moulay Rachid
Mohammed VI roi du Maroc depuis 1999Image : AP

La Süddeutsche Zeitung s'interesse au Maroc. L'objectif de la réforme constitutionnelle annoncée par Mohammed VI est clair : le roi veut devancer les boulversements, il veut précéder le mouvement de réforme pour pouvoir le contrôler. C'est comme s'il disait : la révolution c'est moi. Cela va-t-il suffire à calmer les protestaires ? C'est possible. Les déficits sociaux et démocratiques du pays sont certes trop énormes pour être juste maquillés. Il va falloir que Mohammed VI tienne ses promesses. Mais le souverain sait aussi qu'il bénéficie d'un statut spécial. Un statut dont les autres potentats de la région ne disposent pas : Mohammed VI est considéré comme le successeur du prophète. Et si certains trouvent ça ridicule, c'est pourtant l'un de ses atouts politiques majeurs car beaucoup de Marocains se retiennent de le critiquer pour cette raison.

Dharamshala Dalai Lama Tempelrede
Le Dalai Lama depuis le siège des Tibétains en exil à Dharamsala, dans le nord de l'IndeImage : DW

Le Dalaï Lama a annoncé qu'il renonçait à son rôle de chef politique tibétain. Pour die Tageszeitung, cette décision est motivée par sa volonté de renforcer les institutions démocratiques et de motiver ses compatriotes en exil à donner davantage leur avis en politique. Du coup, le choix de son successeur revêt une grande importance. Même sans fonction politique, le Dalaï Lama restera quant à lui une figure essentielle pour le mouvement de libération tibétain, à l'intérieur comme à l'extérieur. Les Tibétains devraient par conséquent d'autant plus saisir cette opportunité et considérer ce changement comme une chance plutôt que de demander à leur chef spirituel, comme par le passé, de renoncer à sa démission.

Auteur : Konstanze von Kotze
Edition : Sébastien Martineau