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Le face à face entre Rome et Paris dans le conflit libyen

10 janvier 2020

Selon les journaux allemands, l'Europe semble incapable de parler d'une seule voix pour réagir au conflit en Libye.

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Des combattants du gouvernement en place à Tripoli.
Des combattants du gouvernement en place à Tripoli.Image : picture-alliance/dpa/A. Salahuddien

"La Libye est un Etat en échec depuis 2011, constate le Handelsblatt. Mais la responsabilité de cet échec repose aussi sur "l'Union européenne, l'Otan et les Nations unies, si elles ne parviennent pas à faire régner l'ordre dans le pays."

Pour le quotidien, "l'Occident semble faible", les Etats-Unis "refusent de devenir un acteur actif dans ce conflit" et sont davantage devenus un concurrent qu'un partenaire – une situation dont profite la Russie, que ce soit en Syrie, en Ukraine, ou maintenant en Libye.

"L'Europe n'a toujours pas trouvé de réponse commune à ce changement géopolitique et la Libye en est l'illustration la plus récente."

La preuve en est que l'Europe ne parvient pas à se positionner diplomatiquement dans la confrontation entre la Russie, qui soutient la rébellion menée par le maréchal Haftar à l'Est de la Libye, et la Turquie, qui vient en aide au pouvoir en place à Tripoli.

Ressources naturelles

Il y a notamment les divergences entre la France et l'Italie. Alors que Paris s'est rangé du côté du maréchal Haftar, Rome préfère le Gouvernement d'union nationale.

La Frankfurter Allgemeine Zeitung dresse ainsi la liste des raisons qui poussent l'Italie, qui a tant bien que mal tenté une médiation cette semaine, à soutenir le premier ministre Fayez el-Sarraj.

Au-delà "des instincts de protection coloniaux" et du contrôle des flux migratoires, le journal démontre à quel point les ressources naturelles de la Libye jouent un rôle essentiel.

"Encore aujourd'hui, 45% de l'exploitation de pétrole et de gaz dans le pays finissent sur le compte en banque de l'entreprise ENI", qui appartient à moitié à l'Etat italien. Et les managers de celle-ci "se sont mis d'accord avec le gouvernement de Saradj, mais aussi avec les différentes milices qui contrôlent les territoires sur lesquels se trouvent des usines et pipelines d'ENI."

Selon la Süddeutsche Zeitung, "ces divergences d'opinion entre l'Italie et la France limitent en ce moment l'influence des Européens".

Sadio Mané aux CAF Awards.
Sadio Mané aux CAF Awards.Image : Reuters/A.A. Dalsh

Du sport dans l'Afropresse

La SZ qui nous proposait aussi cette semaine, dans un tout autre registre, un portrait de Sadio Mané, consacré footballeur africain de l'année.

"Pour beaucoup, cela permet de rattraper le coup" après que le joueur de Liverpool a été oublié par le Ballon d'Or. En effet, Sadio Mané ne figurait même pas parmi le top 3 de ce classement mondial.

Pour son compatriote sénégalais Cheikhou Kouyaté de Crystal Palace, "si Sadio avait été Brésilien ou Européen, il aurait gagné le Ballon d'Or."

Au-delà d'être celui qui fait trembler les filets, la Süddeustche Zeitung raconte aussi l'homme de cœur qui investit dans sa région d'enfance, la Casamance.

"Sadio Mané est depuis longtemps devenu l'un des plus importants investisseurs dans l'infrastructure de son lieu de naissance."

Dans une interview à TeleDakar, le Sénégalais expliquait qu'il ne voyait pas l'intérêt d'avoir 10 Ferraris, 20 montres avec des diamants et deux avions. Il s'est alors souvenu de son enfance : "J'avais faim, j'ai travaillé dans les champs, j'ai joué pieds nus et je ne suis pas allé à l'école".

Désormais, "une école est déjà sortie de terre, deux hôpitaux et un stade sont en construction. Et ce n'est pas fini."

Symbolbild I Journalismus
Marco Wolter Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_francais