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Le gouvernement Merkel

Christophe LASCOMBES18 octobre 2005

Ce matin, l’ensemble de la presse allemande revient sur la présentation par Angela Merkel, la chancelière désignée, de son équipe gouvernementale. Des commentaires généralement empreints de scepticisme.

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1 chancelière, 8 conservateurs, 8 sociaux-démocrates, voilà la nouvelle équipe qui devrait gouverner l'Allemagne au cours des 4 prochaines années.
1 chancelière, 8 conservateurs, 8 sociaux-démocrates, voilà la nouvelle équipe qui devrait gouverner l'Allemagne au cours des 4 prochaines années.Image : AP

Ça y est, le cabinet ministériel est formé, lance Die Welt. Il est pragmatique, dépourvu d’idéologie, peut-être même un peu pâlichon avec peu de personnalités à l’ego démesuré. Et de poser la question : cette équipe pourra-t-elle alors être autre chose qu’une commission de conciliation ambulante ? Les chances ne sont pas si mauvaises que ça.

Ce n’est pas un cabinet de spécialistes, c’est le moins qu’on puisse dire, souligne la Frankfurter Rundschau. Ces ministres sont plutôt des gestionnaires politiques. L’avantage étant ici que leur propre intérêt est directement lié aux succès du gouvernement. Par contre, tout comme sous la coalition rouge-verte, on déplore ici aussi l’absence d’une vision politique ambitieuse capable de mobiliser au-delà des clivages politiciens.

Pour résumer, autant reprendre la Une de la Tageszeitung qui titre : « Angela Merkel fait plaisir à tout le monde ». A titre d’exemple des difficultés prévisibles, son commentateur pointe du doigt la présence de Horst Seehofer, qualifié de populiste de première importance. Et d’enfoncer le clou en ajoutant : avec de tels amis, nul besoin d’ennemis ! Mais qu’on ne s’y méprenne pas, avertit le journal. Que ceux qui aujourd’hui annoncent la fin politique de la « Reine sans pouvoir », comme certains la surnomment, se souviennent de ses débuts à la tête de la CDU et regardent où se trouve aujourd’hui celle qu’ils qualifiaient alors de « Reine sans terre » !

Pour la Süddeutsche Zeitung, la « Reine emmurée » est à la tête d’une équipe où elle ne compte que peu d’alliés. A part Wolgang Schäuble, loyal par conviction, Annette Schawan et Ursula von der Leyen, deux femmes, et Thomas de Maizière, son ami politique des années RDA, tous les autres ne sont que concurrents potentiels.

La Frankfurter Allgemeine Zeitung revient sur les trois grandes inconnues de ce gouvernement : le futur cap politique du SPD, son partenaire de coalition, son propre parti, la CDU et enfin, la CSU. C’est désormais à Angela Merkel et à son vice-chancelier Franz Müntefering de transformer cette coterie de représentants d’intérêts politiques divergents en une coalition soudée et capable d’agir. Certes, les motifs d’échec ne manquent pas. Pourtant, la dernière chose dont ce pays a besoin, c’est bien d’un gouvernement paralysé par des oppositions personnelles et politiques, conclut le quotidien.