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Le Kosovo, un an après l'indépendance

Aude Gensbittel17 février 2009

Il y a un an jour pour jour, le Kosovo proclamait son indépendance, après l’échec de longues négociations entre la Serbie et la majorité albanophone du Kosovo sur le statut de ce territoire.

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Les Kosovars fêtent l'anniversaire de leur indépendance.Image : Refki Alija

Un an après la proclamation de l'indépendance de l'ancienne province serbe le 17 février 2008, l'heure est à la fête dans les rues de Pristina. Cependant, les avis divergent parmi la population quant à la situation actuelle :


« J'ai longtemps vécu en Autriche, mais quand on a déclaré l'indépendance je suis revenu. A l'époque, j'étais exactement au même endroit qu'aujourd'hui et j'ai dansé de joie. »


« Un an après, je suis fier que nous ayons réussi à obtenir l'indépendance et à être reconnu par les pays les plus importants. Mais je ne vois rien d'autre qui soit positif. »


« J'attendais plus de choses, dans le domaine social, dans l'économie. La pauvreté ici est une bombe à retardement. »


« Un an s'est écoulé et il ne s'est rien passé. Il n'y a pas de sécurité. Dans le nord, on ne peut pas se déplacer, les Serbes contrôlent tout là-bas. Et aucune des promesses faites par le gouvernement n'a été réalisée. »


Kosovo Security Force
Un membre de la force de l'Otan au Kosovo.Image : AP

54 pays ont à ce jour reconnu le nouvel Etat indépendant, notamment les Etats-Unis et 22 membres de l'Union Européenne. Le Kosovo possède un drapeau et un hymne, il a adopté une constitution et le premier ministre Hashim Thaçi espère voir son pays rapidement faire partie du Fonds Monétaire International et de la Banque Mondiale. Malgré l'optimisme affiché par les autorités, de nombreux problèmes persistent. Le fort taux de chômage, la pauvreté et la corruption par exemple. Ou encore les divisions avec la minorité serbe – environ 120 000 personnes sur une population totale de deux millions – un important facteur d'instabilité. La communauté internationale entend bien soutenir le Kosovo dans ses efforts. Sur place se trouvent une mission des Nations Unies, une force de l'Otan qui compte 15 000 hommes et une mission de justice et de police de l'Union Européenne.


Boris Tadic
Le président serbe Boris Tadic refuse de reconnaître l'indépendance du Kosovo.Image : AP

Côté serbe, on refuse toujours de reconnaître l'indépendance du Kosovo. Pour Vuk Jeremic, le ministre serbe des Affaires étrangères, le 17 février 2008 est « une date sans importance particulière, dont personne ne se souviendra » bientôt. Le président serbe, Boris Tadic, estime quant à lui « qu'un an plus tard, il est clair pour tout le monde que le Kosovo n'est pas un Etat. » Le président serbe place à présent ses espoirs sur la Cour Internationale de Justice, qui doit, à sa demande, se prononcer sur la légalité de l'indépendance du Kosovo.