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Le mouvement "Aufstehen", "Debout" fait couler de l'encre

Hugo Flotat-Talon
5 septembre 2018

Le mouvement lancé par une député de gauche du parti die Linke, ce mardi en Allemagne, est très commenté par la presse. La Süddeutsche revient aussi sur une histoire de millions d'euros iraniens bloqués en Allemagne.

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Deutschland | PK Vorstellung der linksgerichteten Sammelbewegung #Aufstehen
Image : picture-alliance/dpa/B. v. Jutrcenka

Elle s'appelle Sahra Wagenknecht et était déjà à la Une de tous les médias audiovisuels hier. Son nom et sa photo sont aujourd'hui dans la presse écrite. Député du parti de gauche die Linke, c'est elle qui vient de lancer "Aufstehen", Debout. Pas un parti, pas une association, mais un mouvement. C'est à la mode en Europe. Il y a eu "Cinq étoiles" en Italie, "En Marche" en France, on a donc "Aufstehen" désormais en Allemagne.

"Ouverture incontrôlée des frontières"

Sahra Wagenknecht - Fraktionsvorsitzende der Partei Die Linke
Sahra WagenknechtImage : picture-alliance/dpa/B. Pedersen

"Le problème dans le pays est social, beaucoup s'estiment laissés pour compte", explique la fondatrice du mouvement, reprise par la Frankfurter Allgemeine Zeitung. "C'est pour cela que les gens se tournent vers le parti d'extrême droite AfD", selon celle qui n'a auparavant jamais caché ses inquiétudes vis-à-vis de "l'ouverture incontrôlée des frontières". "Ce mouvement est déjà un succès", estime le journal de gauche, die Tageszeitung, en citant les plus de 100.000 adhérents rassemblés avant même le lancement officiel.

"Il était temps", écrit encore le journal. "L'AfD est aussi forte que le parti social-démocrate SPD dans les sondages. (...) Les partis de gauche doivent urgemment dire qu'il est possible de faire une politique pour les locataires, les travailleurs, les retraités, tous ceux qui envoient leurs enfants en école publique dans ce pays."

Quel poids politique ?

Son de cloche bien moins enjoué dans la Süddeutche où une spécialiste dit "ne pas bien comprendre le but et les positions du mouvement pour le moment". "On ne sait pas bien si cette tentative de mélanger un lieu de forum et une organisation va réussir", dit encore la Frankfürter Rundschau. "Le mouvement a aussi la faiblesse de ne pas vouloir être un parti. Il sera donc sans élu, on ne sait quelle sera son influence sur ceux qui le seront dans les autres partis", écrit encore la neue Osnabrücker Zeitung.

"Une gauche libérale et crédible pourrait être intéressante", commente la Sächsische Zeitung dans l'est de l'Allemagne. "Mais le problème du mouvement vient de tout en haut. Oskar Lafontaine et Sahra Wagenknecht à sa tête n'ont pas du tout la faculté de rallier, et encore moins d'unir", conclut le journal.

Des millions iraniens bloqués en Allemagne

Neuer 50-Euro-Schein
Image : Europäische Zentralbank

Et puis dans la presse également aujourd'hui, cette histoire racontée en Une de la Süddeutsche Zeitung. Histoire surprenante, embarrassante pour l'Allemagne. "L'Iran voulait récupérer 300 millions d'euros en liquide, placée dans une banque allemande". Sauf que les Etats-Unis s'en sont mêlés et que le processus est désormais bloqué.

L'avion est ses millions de billets dans les soutes ne décollera pas pour le moment. "Les Etats-Unis argumentent en disant que l'argent servirait à financer le terrorisme", explique le journal.

"Cela prouve l'insécurité juridique dans les relations entre l'Iran et l'Occident", estime le journal. "Les entreprises allemandes sont autorisées à faire des affaires avec l'Iran en vertu de la législation européenne et de l'accord de 2015, mais elles doivent en même temps craindre les foudres de Washington. Malheureusement, rien ne changera tant que Trump sera président"."Dommage, cela aurait été un moyen de s'affirmer devant Trump", commente des lecteurs sur le site du Tageschau allemand.

Portrait Hugo Flotat-Talon
Hugo Flotat-Talon Journaliste au programme francophone de la Deutsche WelleHugo_FT_