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Le monde perd patience face à la Syrie

9 mars 2012

Les journaux allemands reviennent sur la situation en Syrie, au lendemain de la défection du vice-ministre du Pétrole, Abdo Hussameddine, du gouvernement du président Bachar al-Assad.

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Manifestation à Homs
Manifestation à HomsImage : Reuters

Le vice-ministre du Pétrole a-t-il fait preuve de courage en se détournant de Bachar al-Assad ? se demande la Nord-West Zeitung. Ou bien veut-il juste sauver sa peau car l'étau se resserre autour du pouvoir syrien ? Difficile à savoir, mais quoi qu'il en soit, son geste envoie un signal fort : de nombreux partisans du dictateur voient sa fin arriver et de plus en plus prennent la fuite. L'appareil du pouvoir commence à se fissurer.

Abdo Hussameddine a déclaré dans une vidéo qu'il rejoignait les insurgés
Abdo Hussameddine a déclaré dans une vidéo qu'il rejoignait les insurgésImage : dapd

Abdo Hussameddine a conseillé à ses collègues de « quitter un navire qui sombre », écrit die Welt. Dans les autres pays qui ont vécu le « printemps arabe », c'est comme cela qu'avait commencé l'effondrement de structures hégémoniques vieilles de plusieurs décennies. D'abord les diplomates coupent les ponts avec leur dirigeant, puis les gouverneurs des provinces et finalement les ministres et les généraux. Abdo Hussameddine lance un signal, c'est le premier. D'autres suivront au fur et à mesure que la pression augmentera sur le régime syrien.

Bachar al-Assad refuse toujours de quitter le pouvoir
Bachar al-Assad refuse toujours de quitter le pouvoirImage : Reuters

Pour la Süddeutsche Zeitung, Bachar al-Assad a laissé passer de nombreuses chances de faire changer les choses et aujourd'hui le reste du monde perd patience. Même ses plus proches alliés se détournent de lui, comme les islamistes radicaux du Hamas à Gaza. Si le régime du président syrien ressemble à celui de son père en ce qui concerne la répression et la paranoïa, l'ancien chef d'Etat Hafez al-Assad, lui, avait donné à la Syrie un rôle crucial dans l'architecture géopolitique de la région. Son fils a tout fait voler en éclat. Au bout d'un an de contestation, la Syrie est devenue une arène où s'affrontent les ambitions étrangères.

La Frankfurter Allgemeine Zeitung rappelle de son côté que Hafez al-Assad savait se montrer affable : il affirmait haut et fort qu'il avait horreur de la violence. Ce qui ne l'a pas empêché de faire massacrer 20 000 personnes – au moins – dans la ville de Hama en 1982. Face aux 8500 morts que l'on déplore déjà dans la crise actuelle, il faut renforcer la pression internationale. La Russie et la Chine doivent finir par comprendre que la Syrie n'est pas un garant de stabilité, mais qu'elle a toujours été l'une des pires dictatures de la région.

Auteur : Aude Gensbittel
Edition : Philippe Pognan