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Le pouvoir s'organise sur fond de pillages à Bangui

Kossivi Tiassou27 mars 2013

Après l’auto-proclamation comme chef de l’État de Michel Djotodia, le leader du mouvement rebelle Séléka, le Premier ministre de la transition vient d'être nommé. Mais à Bangui, les pillages continuent.

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Michel Djotodia, le 17 janvier à Bangui
Michel Djotodia, le 17 janvier à BanguiImage : Getty Images

Sans surprise, Michel Djotodia a tenu sa promesse, en reconduisant Nicolas Tiangaye, l’ancien Premier ministre issu des derniers accords de Libreville. Sur le plan sécuritaire, la situation inquiète. Les nouvelles autorités peinent à maintenir l’ordre et la sécurité.

Des pillages et pas de courant

Si les choses commencent à être claires au sommet de l’État, dans les rues de Bangui, la confusion règne. Pas de bilan pour l'instant des violences suite au coup d’État, mais la capitale centrafricaine est toujours en proie à des pillages. Une insécurité qui ne facilite pas la reprise des activités dans une ville déjà confrontée à des pénuries. Noël Ramadan, l’un des responsables de la société civile a assisté à des scènes de pillage :

« J'ai assisté à des scènes comme ça hier soir [mardi 26 mars, NDLR] encore. C'est des domiciles de particuliers... il y a des éléments égarés qui viennent menacer les gens avec des armes, aussi bien dans les quartiers qu'à travers la ville. C'était aussi parce qu'on n'avait pas la lumière, depuis samedi la lumière était coupée, on était dans l'obscurité. Cela donnait aussi la possibilité à certains éléments de se livrer à ces scènes que nous déplorons tous. »

L'insécurité grandissante

Un jeune élément de la Séléka, près du siège de la présidence (Photo : SIA KAMBOU/AFP/Getty Images)
Un jeune élément de la Séléka, près du siège de la présidenceImage : AFP/Getty Images

À la nuit tombée mardi soir, des coups de feu sporadiques ont été encore entendus à Bangui. Mohamed Dhassan, l’un des conseillers du mouvement Séléka, attribue ces violences et pillages à l'ancien régime :

« Il y a des bandits, des jeunes désœuvrés à l'intérieur de Bangui à qui, avant de partir, des armes ont été distribuées. Et puis, nos forces sont entrées en ville ; il y a eu quelques scènes de pillages. Au niveau de la présidence, il y avait des armes qui circulaient qui étaient là, des caisses d'armes, tout ça... Donc les populations civiles, les jeunes les ont prises et c'est avec ça qu'ils font les pillages. Et donc nous avons pris les mesures pour contrecarrer tout ça. »

Difficile pour le syndicaliste et ancien ministre Noël Ramadan de faire la part des choses, tant la confusion règne dans la capitale :

« Il m'est difficile d'infirmer ou de confirmer ces informations. Vous savez quand on est dans des situations troubles, vous savez, il y a des actes désespérés de certains. Il est possible qu'il en soit ainsi. Mais au moins nous savons aussi qu'il y a d'autres éléments de la rébellion qui se livrent à ça. Donc il nous est difficile de dire avec certitude que tout cela est à mettre au compte de l'ancien régime ou bien au compte des nouveaux éléments qui sont arrivés. » (les extraits d'interviews sont à écouter dans l'élément audio, ci-dessous).

Le nouvel homme fort de Bangui a demandé aux hommes de la Force multinationale d'Afrique centrale (Fomac) stationnés dans le pays de l'aider à ramener le calme dans la capitale. Et depuis mardi, les éléments de la Séléka et les soldats de la Fomac tentaient de rétablir l'ordre et la sécurité.

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