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Le nucléaire iranien en question

Yvon Arsenijevic17 février 2005

L’Iran inaugurait une nouvelle ambassade hier à Berlin, occasion pour le ministre des affaires étrangères de Téhéran, Kamal Kharazi, d’affirmer (en réponse à son homologue allemand Joschka Fischer) la volonté de son pays de poursuivre les négociations sur le dossier nucléaire avec les Européens et pendant ce temps, en Iran même, une explosion (faussement décrite comme celle d’un missile dans un premier temps) se produisait à proximité d’une centrale atomique en construction. On comprend dans ces conditions que l’Iran occupe beaucoup de place dans les journaux allemands d’aujourd’hui.

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Les ministres des affaires étrangères iranien et allemand, Kamal Kharazi et Joschka Fischer.
Les ministres des affaires étrangères iranien et allemand, Kamal Kharazi et Joschka Fischer.Image : AP

« Nous n’avons rien à cacher. Nos activités nucléaires sont au service de la paix » affirme le chef de la diplomatie iranienne, Kamal Kharazi, dans une longue interview recueillie par la SÜDDEUTSCHE ZEITUNG. « Craignez-vous une intervention militaire des États-Unis ? » demande le journal de Munich : « Ces menaces ne sont pas nouvelles, répond le ministre de Téhéran, l’important est de savoir si la communauté internationale permettra une nouvelle aventure à Washington. »

Voilà, tout est dit, ou presque – car l’aventure, on a cru la frôler hier, pendant un instant, avec cette explosion que la TAGESZEITUNG qualifie de « mystérieuse » sur toute sa une.

En tout cas, comme le relèvent pour leur part les NÜRNBERGER NACHRICHTEN, il a suffi de « nouvelles floues venues du désert iranien » pour semer la panique sur les marchés boursiers. La preuve, pour notre confrère, qu’il est facile de mettre la planète en émoi, et encore plus facile, ajoute le journal de Nuremberg, quand le président américain tient des propos incendiaires et menace Téhéran comme il l’a fait il y a plusieurs semaines.

Pour ce qui est des risques d’escalade, la question iranienne dépasse depuis longtemps les autres foyers de crise, estime de son côté le FINANCIAL TIMES DEUTSCHLAND, que ce soit l’Irak ou même la Corée du Nord. On négocie certes, mais ces négociations sont tellement sujettes aux revers, aux interruptions, au bluff des Iraniens et aux menaces qu’on se demande si elles ont encore un sens, écrit le journal de Hambourg, et pourtant, conclut-il, pourtant, la démarche européenne reste la bonne et la plus prometteuse.

Si l’on parle de menace iranienne ces jours-ci, il faut, pour la WESTDEUTSCHE ALLGEMEINE ZEITUNG, englober la Syrie dans son analyse : la Syrie qui soutient les Hisbollah, Hamas et autres Djihad Islamique, la Syrie qui comme l’Iran soutient la guérilla en Irak. Et celui pour qui ce constat n’est que le fruit de prétendues élucubrations des néo-conservateurs de la Maison Blanche, eh bien, celui-là se trompe sur toute la ligne, estime le journal d’Essen.

On termine avec la FRANKFURTER ALLGEMEINE ZEITUNG pour qui Téhéran, s’il exige le respect et des garanties de sécurité, doit d’abord jouer cartes sur tables. Sinon l’affaire se terminera un jour où l’autre devant le Conseil de Sécurité de l’ONU ce qui ne fera que rendre l’atmosphère encore plus électrique.