1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Le pétrin

Anne-Julie Martin24 septembre 2008

Les éditorialistes se penchent sur le cas du Premier ministre britannique, au lendemain de son discours devant le congrès travailliste et commentent la revendication salariale du grand syndicat allemand IG Metall.

https://p.dw.com/p/FOGX
Le Premier ministre britannique a tenté de faire taire ses critiques au sein du Labour en se posant comme le meilleur rempart face à la crise économiqueImage : AP
Labour Parteitag in Manchester Gordon Brown
De plus en plus de membres du Labour s'interrogent sur la capacité de Gordon Brown à conduire ses troupes à la victoire lors des législatives prévues à la mi-2010Image : AP

Gordon Brown flaire les bonnes thématiques, mais il ne parviendra pas à insuffler une énergie nouvelle au Labour, estime la Süddeutsche Zeitung. La crise à la tête du parti s'explique par l'épuisement. Les britanniques sont fatigués du Labour. Le parti ne peut plus dissimuler sa vacuité interne. Il ne lui manque pas seulement une figure de leader, mais aussi un grand thème, une trame narrative qui puisse éveiller l'enthousiasme de la population. Gordon Brown est le symbole de ce dépérissement.


Analyse similaire dans la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Le chef de gouvernement est dans le pétrin. En cette période de crise énergétique et financière, il a propagé l'idée d'un « nouvel accord », pour redéfinir la place de l'Etat et du marché. Cela suffisait pour impressionner le congrès mais pas la base du parti ni les électeurs. Gordon Brown se trouve dans une impasse : le chemin libéral que le Labour suit déjà depuis une décennie a permis au pays une plus grande prospérité mais l'a exposé plus que tout autre à la crise. S'il reste sur cette lancée, il devra se justifier auprès de ceux qui perdront leur maison, leur travail et leur avenir. S'il s'en détache, cela signifie que le parti fait marche arrière.


BdT Streik Stahlarbeiter Salzgitter
En Allemagne, l'évolution des salaire est négociée branche par branche entre syndicats et employeursImage : AP

Autre grand sujet du jour : le syndicat allemand IG Metall qui réclame pour les salariés des industries métallurgiques et électroniques du pays des hausses de salaires de 8%. Cela sonne comme un appel venu du passé, écrit die Welt. Tandis que le monde entier discute crise financière et récession, IG Metall émet sa revendication salariale la plus élevée depuis 16 ans. Comme si l'essor que connaît le secteur venait seulement de commencer. Que le syndicat souhaite que les employés en profitent, cela est compréhensible. Mais ce qui n'est pas compréhensible en revanche, c'est qu'il prenne un tel risque en pleine période de crise.


Les employés de ces industries ne sont pas particulièrement dans le besoin, selon la Tageszeitung. Ils gagnent en moyenne dans les 40.000 euros. Ceux qui sont vraiment pauvres, ce sont les chômeurs. Et les entreprises qui augmentent leurs bénéfices ont créé cette année 130.000 emplois. De toute façon, le quotidien est d'avis que la tentative d'IG Metall va échouer.