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Le pétrole : enjeu économique dans la guerre en Libye

7 mai 2019

Un mois après le début de l’offensive lancée sur Tripoli, les hommes de Haftar sont toujours bloqués dans le sud de la capitale. Mais Khalifa Haftar a maintenant déplacé le conflit vers la sphère économique.

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Lybien Truppen der libyschen Einheitsregierung starten Gegenoffensive
Image : Getty Images/AFP/M. Turkia

Depuis 2016, les troupes du maréchal Khalifa Haftar ont déjà placé sous leur contrôle la quasi-totalité des grands gisements de pétrole du pays. Jusqu'à présent, toutes les exportations sont acheminées par l'intermédiaire de la compagnie pétrolière publique, NOC, qui transfère ses bénéfices à la banque centrale libyenne. Mais le gouvernement Haftar se plaint de ne pas recevoir ce qu'il devrait via son premier ministre Abdullah ath-Thani.

"70 pour cent du pétrole libyen provient de gisements orientaux contrôlés par l'armée de Haftar. Jusqu'à maintenant, nous n'avons pas reçu un sou des revenus. Ils vont entièrement à la banque centrale libyenne - et ensuite ils donnent l'argent à toutes les milices et à tous les groupes armés."


Toutes les tentatives d'organisation des exportations du pétrole à partir de Bengazi ont échoué. Les États-Unis ont envoyé leurs forces spéciales pour empêcher les pétroliers de partir. Mais après que Trump a récemment téléphoné à Haftar et loué son rôle dans la sécurisation des réserves pétrolières de la Libye, le général renégat pourrait se sentir encouragé à réessayer. 


La compagnie pétrolière publique s'est elle engagée à rester neutre et ne soutenir personne. Mais Haftar s'efforce d'amener les employés à s'écarter de cette voie et à se ranger de coté. 

Pour l'heure les combats sont déjà un désastre pour l'économie libyenne qui dépend fortement des exportations.

"Il ne fait aucun doute que les combats auront un impact négatif sur l'économie. Il y aura des coûts inattendus pour les blessés et les déplacés. Cela aura un impact négatif sur le budget", a expliqué le ministre de l'économie du gouvernement internationalement reconnu de Tripoli, Ali al-Issawi. 


Pourtant, l'industrie pétrolière libyenne venait tout juste de se redresser quelque peu - après des années d'anarchie, de guerre civile et de chaos sanglant. La production repartait à la hausse. 

Mais le retour de la guerre menace de détruire tous les succès. "Avant les attaques de l'armée nationale libyenne à Tripoli, de nombreuses compagnies étrangères avaient promis de revenir pour coopérer dans des zones sûres. Mais les attaques nous ont ramenés au tout début" , a indiqué Fayez al-Sarradj, président du gouvernement internationalement reconnu. 


Dans sa guerre contre Haftar, le gouvernement de Tripoli dispose d'un levier décisif pour le contrôle du pétrole : la banque centrale libyenne. Les opérations de change, auxquelles le contre-gouvernement de Haftar a effectivement droit, sont actuellement retenues au motif que les banques bénéficiaires à Benghazi doivent d'abord être inspectées. Ce qui pourrait couper pour longtemps encore les revenus du Maréchal.