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Le Pape à Cologne

Christophe LASCOMBES19 août 2005

Aujourd'hui, la première venue d'un pape allemand à Cologne fait la une de tous les journaux.

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Benoît XVI hier à Cologne, saluant les pèlerins amassés sur les berges du Rhin
Benoît XVI hier à Cologne, saluant les pèlerins amassés sur les berges du RhinImage : dpa - Bildfunk

« Retour triomphal du Pape », titre la Frankfurter Allgemeine Zeitung. La joie des spectateurs était authentique, touchante, contagieuse même. A une époque qui semble tellement ancrée dans le matérialisme, dans un pays qui, malgré sa richesse, ne cesse de se consumer d’angoisse au sujet de son propre bien-être, cet enthousiasme était rien moins qu’un miracle.

Pour Die Welt, les grandes interrogations contemporaines sur le mariage, la famille, la justice sociale, la protection de l’embryon, les vieux et les malades sont plus actuelles que jamais. Ni le Pape, ni les pèlerins ne sont venus à Cologne pour chercher uniquement des solutions. Ils viennent témoigner du fait que la vie de chacun de nous se fonde sur un prémice que ni la politique, ni l’économie ne peuvent apporter.

Le Kölner Stadt-Anzeiger prévient : le théologue Joseh Ratzinger n’a pas jeté par-dessus bord les dogmes et les enseignements catholiques qu’il a défendu par le passé avec un zèle implacable. Mais, dans sa fonction de pape, il laisse sagement sa place à la différence qui existe entre le dogme et la vie.

Dans ce contexte, la Süddeutsche Zeitung relève l’éloignement dangereux de l’Eglise catholique vis-à-vis de certaines réalités. Les enseignements rigides concernant le mariage, la famille et la contraception ne sont pas respectés, même par les jeunes pèlerins enthousiastes de Cologne. Tant que la radicalisation interne de l’Eglise se poursuivra, elle ne cessera de s’éloigner de la société humaine.

La Frankfurter Rundschau enfin souligne que les qualités de champion contre la sécularisation effrénée de ce siècle manifestées par Joseph Ratzinger ne lui suffiront pas dans son combat épique contre le relativisme ou la désagrégation des contours de son Eglise catholique. Pour satisfaire à son ambition d’une renaissance durable du sentiment religieux, Benoît XVI doit plutôt gagner l’Homme à sa cause et non pas tenter de lui faire peur, conclut le quotidien.