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Le pire de la crise est-il passé?

12 mai 2010

Après le plan de 750 milliards d'euros conclu par les pays de la zone euro, la monnaie unique européenne est en hausse. Désormais, la crise favorise les partenaires d'un renforcement de la gouvernance économique

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Les marchés, comme ici la bourse de Francfort, ont d'abord bien accueilli le plan d'aide à la Grèce. L'euro a renoué avec la hausse
Les marchés, comme ici la bourse de Francfort, ont d'abord bien accueilli le plan d'aide à la Grèce. L'euro a renoué avec la hausseImage : AP

Finalement, la crise peut avoir du bon. En avançant 750 milliards d'euros pour mettre fin aux spéculations sur la zone euro, les pays européens ont donc mis les pistolets sur la table selon l'expression désormais devenue célèbre. En effet, ce qui alimentait la spéculation était avant tout la faiblesse de la réponse européenne face à la crise qui laissait planer le risque d'une contagion. Mais aussi la désunion des états membres dont certains, au premier rang desquels l'Allemagne, rechignaient à porter au secours à la Grèce.

Désormais, les Européens ont montré leurs muscles, ils ont prouvé qu'ils ne laisseraient pas les spéculateurs mettre à bas l'euro. Et du côté français on s'est montré plus triomphateur que du côté allemand. "Lundi, à l'ouverture des marchés, l'Europe sera prête à défendre l'euro.", déclarait le président Nicolas Sarkozy dans la nuit de dimanche à lundi. Tandis que la chancelière Angela Merkel dissimulaitmal le fait qu'elle s'est faite un peu forcer la main : "Nous avons malgré tout constaté qu'il y avait un volume important de spéculations contre l'euro et c'est pourquoi nous en avons conclu que nous nous sentions tous liés à la stabilité de l'euro."

Mieux contrôler les budgets

Angela Merkel et Nicolas Sarkozy le week-end dernier à Bruxelles
Angela Merkel et Nicolas Sarkozy le week-end dernier à BruxellesImage : AP

En effet, la vision de la zone euro qui est en train de s'imposer n'est pas forcément celle de Berlin. La Commission présente aujourd'hui une proposition qui lui permettrait de pouvoir contrôler en amont, c'est-à-dire avant qu'ils soient votés par les parlements nationaux, les projets des budgets des pays de l'Union. Une forme de surveillance financière pourrait donc se mettre en place. Qui plus est, la Banque centrale européenne a consenti à racheter des obligations de certains pays de la zone euro. Une manière donc de leur venir en aide financièrement. Autant de pratiques qui ne sont pas forcément compatibles avec la vision de l'Allemagne.

Mais Berlin pourrait avoir un lot de consolation : selon des informations publiées aujourd'hui par le quotidien économique Handelsblatt, Berlin aurait obtenu, en échange de son accord sur le plan d'aide à la Grèce, que ce soit un allemand, Axel Weber, l'actuel président de la Bundesbak, qui succède à Jean-Claude Trichet à la tête de la Banque centrale européenne. C’est cela aussi l’Europe : des négociations permanentes et le sens du compromis.

Auteur : Jean-Michel Bos

Edition : Audrey Parmentier