1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Le pouvoir en crise

20 décembre 2011

Les journaux allemands illustrent leurs Unes avec la Corée du Nord qui vient de perdre son leader Kim Jong-Il mais reviennent également sur la signature par Damas du protocole de sortie de crise de la Ligue Arabe.

https://p.dw.com/p/13W4G
La Corée du Nord affronte un avenir incertainImage : dapd

Un Kim en chasse un autre, semble dire Die Welt en relevant que le pouvoir en Corée du Nord se transmet de père en fils depuis trois générations. L'Extrême-Orient va affronter une période de turbulences qui durera des mois, voire des années. À peine âgé de 30 ans, Kim Jong-Un est un novice par rapport à son père, Kim Jong-Il, qui a appris le métier de dictateur sous la férule de son propre père, le fondateur de la dictature nord-coréenne. N'ayant pas encore pu asseoir son autorité face à la hiérarchie militaire, il va certainement être tenté d'agir de manière agressive vers l'intérieur comme vers l'extérieur.
La disparition du dictateur est le plus grand danger qui soit pour une dictature, analyse la Süddeutsche Zeitung. Pour Pyongyang, ce danger est d'autant plus grand que personne ne sait qui va vraiment prendre le pouvoir dans les sphères dirigeantes.

Kim Jong Un Nachfolger seines Vaters Nordkorea
Kim Jong-Un saura-t-il s'imposer ?Image : AP

Calcul politique

Le quotidien de Munich revient également sur la signature par Damas du protocole élaboré par la Ligue Arabe. Après avoir bloqué son plan de paix pendant des semaines, Bachar el Assad cède. Une mission d'observateurs est autorisée à pénétrer en Syrie. C'est surtout l'insistance des pays arabes qui a fini par payer. Il est plus difficile au régime syrien de se défendre contre les critiques venues de son propre camp que d'arguer d'un complot occidental contre son pays.

Pour Bachar al-Assad, accepter la proposition de la Ligue Arabe relève du simple calcul, analyse la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Lâché par tous ses alliés - même les Russes critiquent sa répression - Bachar al-Assad veut rompre l'isolement de son pays. Seulement, l'on peut douter que les observateurs arabes voient vraiment tout ce qui se passe en Syrie. Les services secrets du pays sont passé maître dans l'utilisation de méthodes quasi-invisibles pour le commun des mortels.

ABC Interview mit Baschar al-Assad 2011 BILDAUSSCHNITT
Le chef de l'Etat syrien assouplit sa positionImage : dapd

La Ligue Arabe a pendant longtemps éprouvé des difficultés à condamner le régime syrien et à s'unir sur une position commune, analyse la Frankfurter Rundschau. Le talent de persuasion et la persévérance de Nabil al-Arabi, son nouveau Secrétaire général, ont conduit la Ligue Arabe à une victoire politique - une victoire qui pourrait même renforcer la position de la Ligue sur l'échiquier politique international. Cet ancien club de dictateurs se transforme en acteur politique régional. Peut-être même qu'un jour, la Ligue réussira à exiger la démission du dictateur syrien, conclut le quotidien.

Auteur : Christophe Lascombes
Édition : Cécile Leclerc