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Le président chinois Hu Jintao aux Etats-Unis

19 janvier 2011

Les représentants des deux plus grandes puissances de la planète promettent une coopération économique renforcée. Cependant, à Washington l’épineuse question des Droits de l’Homme ne sera pas passée sous silence

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Barack Obama et Hu jintaoImage : picture-alliance/dpa

Après un dîner privé hier soir à la Maison Blanche, c’est ce mercredi que débute le programme officiel. Les grands dossiers internationaux, les relations commerciales bilatérales, les cours des monnaies respectives, tout cela est à l'agenda, mais la question des libertés et des droits humains ne serapas tue. C’est d'ailleurs la première fois qu’un président américain reçoit un chef d’Etat qui maintient en prison un lauréat du Prix Nobel de la paix. Barack Obama, lui- même Prix Nobel de la Paix, a fait savoir que le respect des droits humains sera aussi à l’agenda de cette visite.

La déclaration d’ Hillary Clinton, chef de la diplomatie américaine, peu avant la venue du chef de l’Etat chinois était claire :

« L’Amérique continuera de lever sa voix et fera pression sur la Chine quand elle censure les internautes et arrête les activistes, quand elle n’accorde pas la liberté de religion quand des avocats sont placés en détention parce qu’ils assurent la défense de clients qui critiquent le gouvernement et quand certains sont encore sous surveillance après leur libération. »

Wikileaks Hillary Rodham Clinton
Hillary Rodham Clinton, secrétaire d'Etat américaineImage : AP

C'est là un nouveau ton de la part de l’administration Obama. En février 2009, en marge d’une visite en Chine, Hillary Clinton avait déclaré que si les droits humains étaient un aspect important de la politique étrangère des Etats-Unis , ils ne devaient cependant pas faire obstacle à d’autres intérêts. Les militants pour les droits humains avaient sévèrement critiqué ces déclarations, comme Sophie Richardson de Human Rights Watch :

« C’est la première fois que le monde est confronté à un gouvernement de ce poids doté de tant de richesses et de puissance et qui enfreint de la sorte les normes internationales des droits humains et les usances diplomatiques. »

Même si le déficit commercial américain à l’égard de la Chine est énorme, -270 milliards de dollars- la diplomatie américaine ne peut pas, ne doit pas être trop réservée, trop indulgente, estime Dan Twining du German Marshall Fund. Ceci vaut aussi bien pour les Droits de l’Homme ou le climat que pour les dossiers nucléaires nord-coréen et iranien, ou encore pour Taiwan, pense l’ex collaborateur du Département d’Etat américain. C’est l’expérience que l’administration Obama a faite, Dan Twining :

Dan Twining
Dan TwiningImage : GMF

« Une chose que le gouvernement d’Obama est en train de réaliser : c’est que former des coalitions multilatérales pour résoudre les dossiers d’intérêt global ne signifie pas que l’on isole ainsi la Chine. Souvent, cela encourage plutôt les Chinois à rejoindre ces coalitions. »

Dan Twining, ancien conseiller du Sénateur républicain et candidat à la présidence Mac Cain souligne ainsi que la Chine, malgré son poids, ne peut être le seul partenaire pour résoudre les problèmes globaux. On s’attend donc à ce que le ton entre les deux présidents les plus puissants au monde, le Chinois Hu Jin Tao et l’Américain Barack Obama, soit cordial, mais ferme et déterminé.

Auteur : Christina Bergmann , Philippe Pognan
Editeur : Dirke Köpp