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Le régime égyptien reprend la main

8 février 2011

Le vice-président Omar Souleiman a rencontré les représentants de l'opposition au Caire. Une tactique qui lui permet de garder l'initiative et de diviser ses ennemis.

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Le vice-président Omar Souleiman lors de sa rencontre avec les membres de l'opposition
Le vice-président Omar Souleiman lors de sa rencontre avec les membres de l'oppositionImage : AP

C'est le temps des grandes manœuvres alors que la mobilisation sur la place Tahrir au Caire semble s'essouffler. Le vice-président Omar Souleiman a noué dimanche le dialogue avec des membres de l'opposition. Parmi eux, les Frères musulmans. Ce mouvement fondé en 1928 est parfois considéré comme un groupe extrémiste ayant des accointances avec Al Qaïda. En effet, le numéro deux d'Al Qaïda, Ayman al-Zawahri, est Egyptien et celui-ci a rejoint les Frères musulmans à l'âge de 14 ans.

D'un autre côté, Al Qaïda méprise les Frères musulmans depuis que ceux-ci ont choisi, en 1984, la voix des élections plutôt que la violence pour combattre le gouvernement égyptien. Les Frères musulmans ont remporté 88 sièges au Parlement en 2005. Ils représenteraient entre 10 et 20% des intentions de vote. Mais pour le politologue égyptien Hamed Abdel Samad ce n'est pas suffisant pour se hisser au pouvoir : « Dans une Egypte démocratique, beaucoup plus de jeunes iront voter et sans doute pas pour les islamistes mais pour des partis sécularisés qui possèdent un programme et de solides compétences politiques et économiques. Cela fera chuter le score des Frères musulmans ».

L'opposant égyptien Ahmed Zewail lors d'une conférence de presse dimanche au Caire
L'opposant égyptien Ahmed Zewail lors d'une conférence de presse dimanche au CaireImage : picture-alliance/Photoshot

En ordre dispersé

Le vice-président Omar Souleiman a aussi rencontré les représentants du « Comité des sages », créé dans la foulée du soulèvement populaire. Ainsi que des représentants d'autres partis comme les libéraux du parti Wafd et les marxistes de Tagamou. Mais ces deux derniers mouvements sont discrédités pour avoir servi durant des années de faire-valoir au régime. « Les Egyptiens savent quel rôle ils ont joué et personne n'attend plus rien d'eux », explique Henner Fürtig de l'Institut allemand des études asiatiques. « Parmi eux, il n'y a que le parti Ghad, centriste et non religieux, qui s'en sorte mieux car il a essayé ces dernières années de jouer un vrai rôle. Mais il n'est pas un parti de masse. »

D'autres acteurs n'ont pas encore été conviés à la table des négociations. A commencer par Mohammed ElBaradei, l'ancien patron de l'Agence internationale de l'énergie atomique. Quant à Ayman Nour, qui a remporté 8% des voix à l'élection présidentielle de 2005, il a été invité mais a refusé. L'opposition avance donc en ordre dispersé en Egypte. Et ceci fait les affaires du vice-président Omar Souleiman. Ce dernier a déclaré mardi que l'Egypte a un plan et un calendrier pour un transfert du pouvoir. Tandis que le président Hosni Moubarak qui apparait plus isolé que jamais a été contraint de former une commission en vue d'amender la Constitution.

Autewur : Jean-Michel Bos

Edition : Fréjus Quenum