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Le retour en arrière de la Thaïlande

Claire-Marie Kostmann23 mai 2014

La presse allemande commente ce vendredi l'attentat dans la province du Xinjiang en Chine ainsi que le putsch en Thaïlande.

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Les militaires ont annoncé leur prise de pouvoir à la télévision
Les militaires ont annoncé leur prise de pouvoir à la télévisionImage : imago

La Thaïlande est un des pays où les coups d'Etat ont été les plus nombreux, rappelle Die Welt. Depuis la fin de la monarchie absolue en 1932, le pays en a connu douze! Les militaires ont renversé le gouvernement et suspendu la Constitution qu'ils avaient eux-mêmes rédigée après le précédent putsch. Une partie des anciennes élites n'ont pas accepté le fait que le mouvement pro-Shinawatra remporte les élections. Et comme les moyens démocratiques ne pouvaient rien faire contre ses partisans, des moyens non-démocratiques ont été choisis. Selon le quotidien, il n'y a aucune raison de penser que ce nouveau coup d'Etat va apporter la stabilité que le pays a cherché pendant les huit dernières années.

Le chef de l'armée thaïlandaise Prayuth Chan-Ocha
Le chef de l'armée thaïlandaise Prayuth Chan-OchaImage : PORNCHAI KITTIWONGSAKUL/AFP/Getty Images

die tageszeitung est aussi pessimiste. «Retour à une période sombre» pour la Thaïlande titre le journal. Le putsch est un retour à la féodalité, où des élites dirigent la masse du peuple et lui disent comment penser. Dans le pays, les élites technocrates ou militaires ne sont ni prêtes ni capables d'accepter les principes de la démocratie et la volonté des électeurs. Ce coup d'Etat ne va pas pacifier le pays comme le prétend l'armée, écrit le journal. Déjà en 2006, le putsch contre l'ancien Premier ministre avait accentué les divisions dans le pays et la haine politique.

La nouvelle Palestine?

La Süddeutsche Zeitung revient elle sur le nouvel attentat dans la province ouïghour du Xinjiang, dans l'ouest de la Chine. Plus d'une trentaine de personnes sont mortes sur un marché. «La terreur» n'est plus seulement dirigée vers les représentants du pouvoir central chinois, mais aussi vers les civils. La province risque de devenir une nouvelle Palestine, estime le quotidien munichois. La répression ne suffit pas à empêcher la violence. Le pouvoir central doit trouver une nouvelle politique avec l'éthnie musulmane, qui laisse s'exprimer les voix critiques.

Des forces de sécurité ont été déployées dans le Xinjiang après l'attaque du marché
Des forces de sécurité ont été déployées dans le Xinjiang après l'attaque du marchéImage : Reuters

Le pouvoir chinois doit faire attention à ne pas tomber dans un soupcon généralisé à l'égard des Ouïghours, confondre les coupables des attaques dans la province, et ceux qui n'ont rien à y voir, explique la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Sinon, la logique des terroristes aura atteint son but: que la population se solidarise avec les tueurs. Et dans ce cas, une guerre civile risquerait d'éclater.